samedi 14 septembre 2019

Collapsus planétaire


Ce que j'apprécie quand je me rends en Russie ou en Ukraine, c'est que je sais que je ne vais rencontrer aucun curé écologique qui va me bassiner avec son prêchi-prêcha et sa morale à 4 sous comme quoi il faudrait faire pénitence avant l'Apocalypse toute proche.





















L'écologie, le réchauffement climatique, ce ne sont vraiment pas des préoccupations majeures là-bas.  D'ailleurs, on aime bien les grosses voitures (avec des moteurs 6 cylindres au minimum), on a le souci du confort domestique poussé jusqu'à un chauffage saharien en hiver et à l'installation, pour l'été, de climatisations sophistiquées à peine utilisées. Quant au tri des déchets, on commence seulement à le pratiquer (mais il est vrai qu'on ne manque pas de place pour les jeter).

















Ce sont des pays arriérés, vous allez me dire. Peut-être mais je pense aussi que ce sont des pays lucides. Certes le climat change mais le réchauffement n'est pas forcément une mauvaise nouvelle pour tout le monde. On l'oublie trop mais pour certains pays (la Russie, l'Europe du Nord, le Groenland, le Canada),  ça peut aussi être une chance, l'ouverture de nouvelles opportunités.

















De nouveaux territoires (toute la Sibérie, le Grand Nord) vont s'ouvrir à l'agriculture et aux forêts. On n'arrête pas de se lamenter sur la diminution du "poumon vert de la planète", la forêt amazonienne. Mais il est fort probable que de nouveaux poumons verts vont bientôt apparaître, dans l'immense Sibérie ou en Alaska, dans des zones où l'espace n'est pas compté. Et cette nouvelle production végétale se fera au bénéfice pas seulement des populations locales mais de l'ensemble de la planète.


Grâce à ces nouveaux espaces libérés, on ne va pas forcément mourir de chaleur et on ne sera pas forcément trop nombreux.

















Dans quelques décennies, Greta Thunberg pourra peut-être consacrer sa retraite à l'entretien de ses vignes ou de ses champs de canne à sucre près de Stockholm. Ça la déridera ! Et puis, si j'ai un conseil à donner à tous ces jeunes constipés-catastrophés qui défilent dans la rue en culpabilisant leurs parents, c'est d'apprendre le russe, ou une langue scandinave, voire l'Inuit, le tchouktche ou le groenlandais, ou tout simplement l'anglais. Profitez d'ailleurs dès aujourd'hui du marché immobilier extrêmement bas dans ces régions. Pour ce qui me concerne, j'ai une affection particulière pour les villes de Norilsk ou de Touroukhansk (Туруханск district de Krasnoïarsk, là où ont été exilés Staline, Kamenev, Sverdlov et la fille de Marina Tsvetaïeva).

















"Tu déconnes complétement encore une fois" vous allez me dire. Pas sûr ! Ce ne sont d'ailleurs pas des idées qui sortent de mon seul chapeau (même si j'en ai  quelques-uns magnifiques) mais de géographes sérieux (notamment Sylvie Brunel). Il ne faut pas croire que les écosystèmes ont été, sont ou seront figés une fois pour toutes. Vouloir les protéger à tout prix, les mettre sous cloche, n'est pas forcément la bonne solution.  Et d'ailleurs, on continue bien de pratiquer une sélection des espèces, des "nuisibles" : quid des moustiques, des puces, des puces, des rats ? Voire même les virus et les bactéries : faut-il "préserver" ceux du SIDA, de la tuberculose, du choléra ? On trace toujours des exclusions, des "lignes rouges".

















Les paysages, les cultures, les civilisations ont toujours été mouvants, avec leurs évolutions, régressions, ruptures. Le prisme le plus déformant, la vision  la plus pernicieuse, c'est de considérer que le monde sera, peu ou prou,  le même dans 50 ans avec simplement une population plus importante et davantage de gaz d'échappement. En réalité, on n'a à peu près aucune idée du mode de vie des générations futures, de ses attentes, de ses besoins, de la manière dont les révolutions technologiques à venir vont l'affecter.

















De ce point de vue, l'écologie politique est une véritable démission de l'intelligence. Elle dénigre les innovations techniques, elle maudit l'ingénierie, elle sanctifie l'immobilisme et la pauvreté. En bref, elle rompt avec cette idée merveilleuse du "Progrès" qui alimente depuis 2 siècles la pensée occidentale, avec cette confiance en la capacité de l'homme à trouver de nouveaux assemblages, de nouvelles solutions.

















Mais à quoi sert  l'écologie aujourd'hui ? Sûrement pas à nous fournir une information scientifique, à nous inciter à mobiliser nos cerveaux. Elle remplit en fait une fonction purement politique, celui d'un affrontement généralisé entre groupes sociaux et classes d'âge. La lutte des classes, ça commençait à être trop ressassé, alors l'écologie en fournit une actualisation, avec des clivages encore plus marqués : "il y a les bons, ceux qui vivent conformément au respect de la planète, et les mauvais qu'il faudrait excommunier, voire éliminer. La haine se déchaîne".

















En plus l'écologie parvient à recycler les résidus les plus rances de la morale chrétienne. Il faut à tout prix se sentir coupables, forcément coupables, et on doit faire pénitence. On prend plaisir à conspuer les autres, on trouve même son bien être en les rabaissant moralement. On nous promet un futur invivable mais on semble s'en délecter. Ce sont les élucubrations de dépressifs qui illustrent bien cette expression anglaise : "La misère aime avoir de la compagnie". La principale ambition de ces gens immatures et sinistres, c'est de vivre à la campagne dans une ferme de subsistance; ça change évidemment beaucoup de "la route des Indes"; plus de curiosité, plus de regard critique, rien qu'un catéchisme de conduites vertueuses et obsessionnelles laborieusement ânonné.


















 "Les jeunes sont des cons", disait-on autrefois. Maintenant, ils sont devenus, à l'image de leur égérie Greta Thunberg, des dépressifs chroniques plus pantouflards et timorés que leur parents. "Quel monde allez-vous nous laisser ?" ont-ils l'impudence de leur reprocher. Imaginent-ils que cette question ait été posée par les enfants nés immédiatement après la 2 nde guerre  mondiale ? Sans doute pas et ça a probablement contribué à l'extraordinaire développement économique et culturel qui s'en est suivi.



Images (les 4 premières) du triptyque "Le jugement dernier", exposé à Gdansk (Pologne) de Hans Memling, primitif flamand (1430-1494).

Photographies de Daniela EDBURG, artiste américaine née en 1975 au Texas.

Mes petites réflexions sur l'écologie sont inspirées par la géographe Sylvie Brunel dont je recommande particulièrement le récent dernier livre : "Toutes ces idées qui nous gâchent la vie". C'est très rafraichissant, c'est le cas de le dire, ça change des torrents d'âneries et de catastrophes déversées, chaque jour, sur les médias. Je recommande aussi les travaux d'un écologiste américain "sensé" qui n'est nullement apôtre de la décroissance : Michael Shellenberger, fondateur du "Breakthrough Institute".

* Pour ce qui me concerne, je prépare déjà ma défense devant le futur Tribunal écolo qui devra statuer sur mon "empreinte carbone".  Je confesserai :

- parmi mes vertus : je mange très peu de viande, j'ai un jardin à Paris qui, en ce moment, est une vraie jungle mais qui contribue à la réoxygénation de la capitale et surtout, je n'ai pas d'enfant (de pollueur).

- parmi mes péchés : j'ai une grosse voiture (une 6 cylindres en ligne), j'aime les transports aériens intercontinentaux.

J'espère obtenir absolution. Ne pas avoir de gosse et entretenir un jardin, ça me donne tout de même bien droit, il me semble, à avoir une belle bagnole et à prendre l'avion.

11 commentaires:

Richard a dit…

Bonjour madame Carmilla !
Comment, par ce matin de grisaille et de pluie, qui annonce l'automne, ne pas faire le lien entre, William Dalrymple, l'auteur : Dans l'ombre de Byzance, vos propos sur l'écologie, et le commencement de mon bûchage, les deux pieds dans la boue par seulement 12 degrés ?

Dans cet ouvrage de Dalrymple, dont je viens de terminer la lecture pendant la nuit dernière, on retrouve une série de photos, de monastères-forteresses, souvent en ruines au milieu de déserts. La première réflexion qui me vient à l'esprit : C'est que lorsqu'on a construit ces forteresses, nous pouvons présumer à juste titre, que les environnements étaient bien différents, pour édifier de tels bâtiments, il fallait un environnement riche en productions agricoles. On ne soulève pas des pierres le ventre vide. L'homme depuis qu'il existe a toujours modifié son environnement, et je vous l'annonce, ce genre d'évolution va se poursuivre, peut importe les dogmes, les pensées magiques, les illusions futuristes, ou les découvertes scientifiques. Vous l'avez souligné dans vos textes à la suite de votre voyage en Iran le printemps dernier. Ces problèmes d'eau, de salinité des sols, qui deviennent impropre à l'agriculture sont le lots non seulement de votre Iran bien aimé, mais aussi de l'Irak et d'une grande partie du Moyen-Orient. On ne s'en sort pas.

Comment, ne pas évoquer que nous sommes retombés dans les mêmes ornières ?

Vous avancez, l'expiation du péché avant que la faute ne soit commise, comme le pratiquait les moines que visitait Jean Moschos à l'époque et dont Dalrymple suit les longues pérégrinations un millénaire plus tard, avec sensiblement les mêmes réflexions. Que les dogmes soient politiques ou religieux, ils se tiennent toujours par la main.

Les moines évoquaient : Ayons confiance en dieu, il nous sauvera !

Les écologistes aujourd'hui affirment : Croyez en nous, suivez nos principes, on va vous sauvez !

Avant de lire les écologistes, on devrait peut-être lire Dalrymple : Dans l'ombre de Byzance, question de s'ouvrir l'esprit, pour constater que ce que nous sommes en train de vivre, du déjà vécu. Bonne façon de se mettre en appétit.


Richard St-Laurent

Richard a dit…

Pour illustrer mes propos précédents, je citerais une discussions entre frère Dioscuros et l'auteur Dalrymple.



« Toutes fois, les moines croyaient, comme maintenant, que Dieu ne permettrait pas leurs souffrances sans raison, et que de la calamité sortirait un jour le bien.

« C'est dans les temps difficiles que Dieu est le plus perceptible, m'a expliqué frère Dioscuros. Quand les difficultés s'évanouissent, on s'éloigne de Lui. Alors que, dans la peine, on se tourne vers Lui.

Est-ce à dire que si Dieu permet la souffrance, c'est pour nous rappeler qu'Il est toujours là ?

Non, ce n'est pas ce que j'entendais par là. Disons que, grâce à Dieu, le mal donne lieu au bien. Le christianisme égyptien -notre église copte- est né des persécutions Dioclétien. Le sang des martyrs arrose la semence de la foi. »

William Dalrymple
Dans l'ombre de Byzance
Page -429-

Je n'invente rien. Nous pourrions changer l'auteur et le moine et les remplacer par un écologiste et un climato-septique, car le fond de la pensée est le même, ce n'est pas le même sujet, mais c'est la même façon.

Ce qui nous laisse à penser, que oui, nous pourrions encore souffrir, mais j'ajoute que cette souffrance n'est pas certaine. Ce qui ne veut pas dire qu'on peu s'en foutre ; la vigilance est toujours de mise.

Donc si le mal donne lieu au bien, la vertu pourrait déboucher sur le mal.

Aux écologistes, ils ne manquent plus que les martyrs.

Vivre les temps difficiles ! Et, l'on imagine facilement, que certains souhaites ces temps difficiles.

Faut-il avoir une raison de souffrir ?

Richard St-Laurent

Anonyme a dit…

Bonjour Carmilla,

super billet dont le partage les termes pour l'essentiel. Il me rappelle le temps où je tenais un blog un peu lu et où je m'étais écharpé avec des écolos vegan. Une vraie boucherie de mots!
La collapsologie est une science de troisième division, comme la sociologie, parce qu'elle est idéologiquement marquée et orientée. Ca pue la mort et le passé.

En effet, nul ne sait ce qu'il adviendra.
Il faisait 9 degrés de plus en moyenne il y a 10 millions d'années, 5 de moins il y a 200000 ans. Les Norois ont appelé le Groenland "terre verte" lorsqu'ils ont été sidérés par ses prairies il y a 1000 ans puis vint le petit âge glaciaire dont on sort à peine. Le soleil varie comme tout être vivant et il est actuellement hyper actif pour au moins 10000 ans.

Je vous recommande la lecture d'Emmanuel Leroy et son oeuvre sur l'histoire du climat, même si je pense que vous connaissez déjà. J'ai lu cet été "Les délices du feu" d'Olivier Jandot, un historien d'Arras. C'est sa thèse de doctorat mais l'ouvrage se lit très bien. Il relate l'horreur du froid dans l'âge glaciaire du Moyen-Age, les stratégies de survie, la lutte pour le bois. Je me souviens aussi avoir lu un autre bouquin sur les conséquences sociales du froid, dont j'ai perdu la référence, sénilité oblige ;-) : les disettes, les cas multiples d'anthropophagie, les jacqueries associées. Passionnant.
Alors oui, il fera beau en Suède! et alors? N'oublions pas que c'est un pays qui connait l'un des taux de suicide parmi les plus élevés chez les adolescents et une littérature morbide foisonnante qui devraient en dire long sur la lucidité d'une société qui aura inventé la transparence, la flexisécurité, etc. Un peu de chaleur leur fera le plus grand bien!

Personnellement, ce que je redoute le plus, c'est qu'Amiens devienne une ville refuge pour les réfugiés de la canicule, comme la Bretagne cet été.

Bien à vous.

Alban

Richard a dit…

Comment croire à cette lubie que le nord va remplacer la forêt amazonienne ?
Ici au Québec d'octobre 2018 à juin 2019, nous avons été neuf mois sous les normales saisonnières, tant qu'à rêver que Chibougamau va devenir un exportateur d'agrumes et que Schefferville produira des ananas, il va falloir rêver fort. Si je me me fie à ce samedi frais, presque froid, où nous avons connu voilà deux nuits des températures près du zéro où j'ai craint pour mes tomates qui arrivent lentement à maturités, l'hiver s'annonce dur.
Je ne pense pas chère Carmilla que nous allons faire dans les fruits exotiques. L'humanité à le temps de disparaître bien des fois avant qu'il ne pousse un seul radis au nord du 50ième parallèle. Évoquer les réchauffements climatiques, c'est oublier que la terre pourrait se fâcher et se rafraîchir brusquement, mais c'est une hypothèse que personne ne veut évoquer, cela détruirait les modèles informatiques, et surtout maintes lubies. Plusieurs intervenants perdraient leur credo.
Les Canada ira aux urnes le 21 octobre prochain et nous allons voir si le Parti Vert fera quelques gains. Cette élection va en dire plus que n'importe quelle sondage. Il est vrai que Justin Trudeau avait fait quelques promesses écologiques lors de la dernière élection, promesses qu'il n'a pas tenu pour la simple raison qu'elles étaient irréalisables. Il sera beaucoup question de pipelines, d'exportations d'énergie, d'économie, et du dossier de Wilson-Raybould v/s SNC-Lavalin, d'agriculture, et de bien d'autres dossiers.
Nous allons continuer à rouler avec nos montres, tout simplement parce qu'on est incapable de circuler sur les routes secondaires, qui ont été mis à rude épreuve par l'hiver dernier particulièrement coriace. Ce vaste pays s'accommode mal aux trottinettes ainsi qu'aux voitures électriques par temps froid. Qui plus est, il y a toujours les distances énormes où nous sommes confrontés à l'autonomie car entre La Tuque et Chibougamau les bornes de recharges sont rarissimes. Le transport en commun c'est bon pour les grandes villes, tant qu'au nord, il faudra se débrouiller encore pendant un bout de temps avec le pétrole.
Aux USA, il y a un projet pour une Jeep électrique avec une autonomie de 300 kilomètres. Ici, avec 300 kilomètres d'autonomie tu ne vas nulle part. La voilà la réalité et tant que les écologistes n'auront pas de solutions réalistes on va faire avec ce que nous avons. C'est le défi des écolos, de trouver des solutions viables et logiques. Ce pays, le Canada, finit toujours par vous imposer son réalisme.

Richard St-Laurent

Richard a dit…

J'aimerais bien avoir avec moi, quelques écologistes dans ce trou de terre noire que je suis en train de nettoyer de ses renversées et de ces arbres morts pour en faire du bois de chauffage. Les pieds dans la boue jusqu’à 10 cm. Chaque déplacement exige un effort. Cela vaut n'importe quel sport. Jeudi dernier, j'ai failli embourber mon tracteur. J'espère en terminer dans ce coin dans une semaine. Par chance que les prévisions sont au beau temps pour le sept prochains jours. Vrai, je dépense du pétrole pour faire ce travail, mon tracteur consomme ainsi que ma scie mécanique, et je ne me vois pas retourner au cheval pour bûcher à la hache.
Mais, cela ne signifie pas que nous devons nous désintéresser de l'écologie. Nous ne sommes pas condamnés à l'immobilisme.
Nous pourrions poser des gestes simples, mais élémentaires comme éviter les gaspillages de nourritures. Il se perd toujours entre 28 % à 32 % de denrée alimentaire entre les champs et l'assiette du consommateur chaque année. Nous pourrions commencé par éviter nos pertes.
L'impératif majeur demeure la découverte de nouvelles sources d’énergie. Ça va devenir impératif. C'est bien beau les éoliennes et le solaires, mais ça ne comblent pas nos besoins. Le solaire au Canada on en reparlera. Tant qu'au vent, il a la mauvaise habitude de cesser de souffler. Qui plus est, nos réseaux ne sont pas interconnecter. Effectivement, il y a de l'énergie électrique qui se perd.
Il est inconcevable que le litres d'essence ordinaire se détaille $1.15 ici en région. Cette énergie suit l'économie pas l'écologie. S'il se vendait un peu plus cher, cela permettrait d'avoir des politiques afin de prendre des décisions qui seront impopulaires.
Acheter des biens qui durent, même s'ils sont plus chers.
Veiller à la biodiversité, c'est un autre impératif important. Plus qu'il y a de diversité, plus les systèmes écologiques sont résistants. Je le sais d'expérience. Comment on vend la chose à Bolsonaro, celui qui a insulté le Président de La France, ainsi que son épouse ?

Deux lectures intéressantes :

Drawdown de Paul Hawken
Voilà un ouvrage scientifique qui dépasse les médias et surtout la pensée magique. J'en ai parlé récemment.

Sortir de l'impasse par Thierry Lefèvre
Recherche dans le milieu Universitaire Québécois dans plusieurs domaines innovants.

Carmilla je ne manquerai pas de lire vos deux suggestions, Sylvie Brunel et Michael Shellenberger.

Oui, nous sommes capables et cela risque d'être très intéressant.

Bonne nuit Carmilla

Richard St-Laurent

Ariane a dit…

Je n'en dirai pas plus, bravo Carmilla ! Enfin quelqu'un qui dit les choses.
Et tout comme vous, je recommande chaudement la lecture de Sylvie Brunel.
Même si hélas, ce n'est pas elle qu'on met le plus en exergue sur les réseaux sociaux.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

On parlait autrefois de "croissant fertile" pour la zone qui recouvrait ce que l'on appelait la Mésopotamie.

Aujourd'hui, c'est la désolation à peu près totale. Mais ce n'est pas seulement le réchauffement climatique qui en est responsable. En Irak, il faut rappeler que Tamerlan a complétement détruit le système ancestral d'irrigation. En Iran aujourd'hui, ce sont principalement les mollahs qui sont coupables : ils ont multiplié les constructions de barrages inopportunes (comme l'URSS autrefois en Ouzbékistan).

Je pense en effet que la civilisation byzantine était extraordinaire. Il n'en reste malheureusement à peu près rien. Bien sûr, il y a aujourd'hui le monde orthodoxe grec, russe, ukrainien. Mais je ne me retrouve pas là-dedans et j'ai l'impression qu'on est très loin de l'esprit de Byzance.

Il y avait, c'est sûr, le courage et la foi qui déplaçait les montagnes pour construire une si brillante civilisation. Rien à voir donc avec l'esprit écologique fondé sur la peur.

Je ne crois pas non plus que les forêts sibériennes vont bientôt remplacer les forêts amazoniennes. Ni vous ni moi, ne connaîtrons sans doute cela. Dès aujourd'hui néanmoins, l'Océan Arctique est navigable en été. La Russie s'en frotte les mains. Tous ses ports septentrionaux vont se développer et, surtout, elle va trouver un accès plus facile aux immenses richesses et pétrolières et minérales de la région.

Je partage enfin votre point de vue : nous devons d'abord faire confiance à la Raison et au génie créatif de l'homme.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Alban,

Je connais bien sûr Emmanuel Leroy-Ladurie mais je ne peux pas dire que je l'ai étudié avec attention. Je reconnais toutefois que l'étude de l'histoire longue est essentielle et passionnante. Quant à Olivier Jandot, je vais me renseigner.

Les pays scandinaves, c'est à la fois enthousiasmant et déprimant. J'ai toujours été frappée, surtout quand on vient de Russie, par le prosaïsme de la population. La fantaisie n'est pas la qualité première de la population. La juge Eva Joly en est une bonne illustration. Mais il faut aussi reconnaître que les pays scandinaves produisent plein d'artistes et écrivains (Munch, Strindberg, le roman policier) transgressifs et audacieux.

Bien à vous

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Ariane,

Je n'ai à vrai dire pas du tout la prétention de m'y connaître dans les questions écologiques.

Ce que je déplore, c'est que la seule information dont on dispose soit fondée sur l'émotion et la peur. J'ai l'impression qu'on prend de plus en plus plaisir à faire vivre les populations dans l'angoisse et l'anxiété : une joie sombre à ruminer ensemble le malheur à venir. Plus les prévisions sont sombres et effrayantes, plus elles sont crues.

J'avoue que je n'en peux plus. On ne dispose même pas d'une information scientifique fiable et sensée !

Un peu de bon sens et de raison sont indispensables. Sur ce point, la lecture du livre de Sylvie Brunel est en effet réconfortante.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Je pense en effet que la civilisation byzantine était extraordinaire. Il n'en reste malheureusement à peu près rien. Bien sûr, il y a aujourd'hui le monde orthodoxe grec, russe, ukrainien. Mais je ne me retrouve pas là-dedans et j'ai l'impression qu'on est très loin de l'esprit de Byzance.

Bonne nuit madame Carmilla !

Sur ce paragraphe, j'aimerais que que vous élaboriez.

Je sens que vous avez des choses à dire.

Je ne peux pas me limiter à ces quelques phrases.

Ne nous laissez pas avec une profondeur abyssale.

Pourquoi vous ne vous reconnaissez pas ?

Allez, prenez votre temps, je sens que c'est important.

En attende de votre réponse.


Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Mais il m'est impossible de répondre à ces questions dans l'espace limité d'un commentaire.

Byzance, c'était en effet toute une civilisation (régime politique, social, militaire, arts, culture, architecture, mentalités). Il n'en subsiste aujourd'hui qu'une pratique religieuse, dont on ne sait même pas si elle est authentique, incarnée par l'orthodoxie.

Ce qui est frappant depuis la chute du communisme, c'est l'extraordinaire retour de la religion orthodoxe dans les populations russe et ukrainienne. On a maintenant vite fait de passer pour un mécréant de mauvaises mœurs là-bas.

L'orthodoxie sur le fond, c'est très proche du catholicisme. Mais j'y vois deux différences essentielles : la moindre séparation des pouvoirs politiques et religieux (l'église orthodoxe russe est ainsi archi-conservatrice et est le meilleur soutien de Poutine); par ailleurs, ce n'est pas vraiment une religion universelle : on ne vous considérera jamais comme un authentique orthodoxe si vous n'êtes pas ou Russe, ou Ukrainien, ou Grec, ou Roumain. La religion orthodoxe se superpose à la nation et je n'aime pas du tout ça.

Enfin l'orthodoxie, c'est plus une esthétique qu'une religion. Il y a moins de spéculation intellectuelle que dans le christianisme. L'orientation est avant tout vaguement mystique. Les offices religieux sont d'abord un spectacle : ils durent un temps infini passé debout à écouter des chants continuels. C'est sans doute beau mais moi, je trouve ça épuisant et je fuis cette épreuve. Mais je ne suis pas pratiquante ni orthodoxe et suis sans doute mal placée pour critiquer.

Bien à vous,

Carmilla