samedi 7 septembre 2019

"Les astres, quel désastre !"

 On se prétend tous modernes,  éclairés.

Pourtant l'irrationnel, l'enfantin, affleurent en chacun de nous. La pensée magique ne nous a pas abandonnés.


J'en veux pour preuve ces petites "folies ordinaires" qui nous font adeptes du Loto, des courses, du casino, ou nous conduisent à prêter attention au vendredi 13, à croire en sa chance, sa bonne étoile. Et puis tous ces petits comportements obsessionnels qu'on a tous plus ou moins, destinés, de manière inavouée, à conjurer le "mauvais sort" : la couleur et l'apparence de mes vêtements, mon look, le rituel de mes habitudes et  manies, les lieux, en nombre limité, que je fréquente, ma difficulté à prendre des décisions. On craint, inconsciemment, d'irriter "les dieux".


C'est anodin, ça n'engage que chacun de nous, même si c'est révélateur.  Plus inquiétante m'apparaît la conviction qu'ont la majorité des gens en Europe que le "caractère" d'un individu s'explique largement par son thème astral.

Presque tous, on consulte ainsi avec intérêt, dans la presse, les prévisions de notre horoscope. Il est vrai que, généralement, ça nous réconforte, nous met du baume au cœur. Presque personne ne s'avise de ce que ces horoscopes ne comprennent que des "événements heureux". S'ils annonçaient que l'on va prochainement être atteint d'un cancer, jeté en prison pour escroquerie ou quitté brutalement par son conjoint, nul doute qu'ils rencontreraient beaucoup moins de succès.


Les horoscopes et l'utilisation du thème astral, c'est pourtant très récent. Ça date de la fin du 19 ème siècle et de l'émergence de l'individualisme et du narcissisme européens. Avant, on ne se préoccupait pas beaucoup de son "caractère".

Moi, ça m'a toujours rebutée et irritée. Il est vrai que je suis "Taureau" et que je n'arrive vraiment pas à me reconnaître (hormis le premier terme) dans cet animal grand, fort et bête.


Parce que c'est généralement ça, la force de l'astrologie. Ses amateurs se retrouvent immédiatement dans le portrait qui est dressé d'eux. "C'est exactement moi" comme me dit ma copine Daria. "Je suis bien rêveuse et fantasque". "Ça te va bien en effet d'être une Vierge, toi qui multiplies les amants", je lui réponds. "Ce sont de telles généralités que tout le monde peut s'y reconnaître d'autant plus qu'elles font plaisir. Imagine plutôt qu'on te dise que tu es menteuse et manipulatrice, tu n'aurais probablement pas le même avis".

Et puis, il y a la force du diagnostic du "spécialiste" ( l'astrologue, le médecin, le psychiatre), tous ces "sujets supposés savoir" : quoi qu'ils vous disent, ils vous "impressionnent" et vous êtes disposés à les croire, que ça vous indispose ou vous flatte. C'est là-dessus que se tissent de sombres rapports de pouvoir.


C'est comme ça qu'on en vient, au 21 ème siècle, à croire de telles absurdités comme quoi la Lune ou Jupiter ou Pluton détermineraient ma personnalité. Il y a vraiment en nous un fond irrépressible d'irrationalité. On n'est pas complétement "éducables".

"Mais ça n'est qu'un jeu, une distraction, c'est anodin, ça ne porte pas à conséquences", allez-vous me dire. Et puis surtout, ça permet de rêver un peu, de colorer le monde d'une touche d'optimisme, de sortir de la déprime ambiante. C'est aussi une sorte de retour au sacré et au religieux.



C'est vrai ! Mais ce bonheur en peau de lapin a un prix exorbitant : il nous place en état de dépendance et de sujétion par rapport à celui qui prétend savoir qui nous sommes, celui qui affirme connaître nos aspirations et désirs, celui qui prétend finalement diriger nos vies. Généralement c'est vrai, il s'agit de votre astrologue et de votre médecin mais ça peut aussi être un dictateur: la pente est facile et dangereuse.

Pourquoi s'adonne-t-on alors avec tant de facilité à l'irrationnel, pourquoi consent-on avec tant d'empressement à se faire cataloguer, pourquoi renonce-t-on complaisamment à ce qui fait notre singularité propre et notre identité ?


J'y vois surtout d'abord un besoin de se rassurer par rapport à soi-même et par rapport aux autres. On a besoin finalement de se sentir bien identifié, d'être quelqu'un d'entièrement prévisible. Ça fait partie des exigences du monde de la compétition sociale. Les gens qui sont "pas clairs" comme on dit, on les rejette impitoyablement. Un Taureau imbécile ou une Vierge fofolle, au moins on sait ce que c'est, on sait à quoi s'attendre.

Parce qu'au fond, on a d'abord peur de soi-même. On sait bien qu'on n'est pas entièrement fiables et qu'on est capables du pire. Sans cesse, on observe les abîmes qui s'ouvrent en nous. Se voir affublés d'un "caractère", d'une "personnalité", même si ça n'existe pas, ça nous rassure.

Le plus insupportable pour nous, c'est de penser que notre vie serait entièrement soumise au hasard et aux contingences, qu'on serait en continuelle dérive. Que Dieu puisse jouer aux dés, ça nous est intolérable. On aimerait que tout soit prédéterminé, écrit d'avance. On voudrait qu'"Inch Allah", Dieu l'ait voulu. On voudrait tous avoir un Destin, fût-il celui, minable, d'un signe du Zodiaque.


Cette angoisse de n'être pas fiable, "non conforme", on la retrouve évidemment bien au-delà de l'astrologie. Elle se manifeste aussi dans la médicalisation générale de nos vies et la psychiatrisation de nos comportements.

Les astres, c'est quand même un peu trop grossier, alors on se met à faire de la psychologie, on assène des diagnostics qui vous "vitrifient" définitivement. Le monde se remplit ainsi de dangereux psychopathes : des paranoïaques, des obsessionnels, des "pédophiles", des "pervers narcissiques".


Pour soi-même, on est évidemment beaucoup plus indulgents. On éprouve même beaucoup de sympathie pour les nouvelles pathologies à la mode, plutôt valorisantes: le bipolaire et maintenant l'"autiste Asperger" (au quel l'écolo Greta Thunberg vient d'apporter un éclairage médiatique). De ces "maladies" aux contours mal définis, entre la neurologie et le mental, je ne vais bien sûr pas débattre aujourd'hui. J'observe simplement qu'elles sont en accord avec "l'esprit du temps", la touche d'originalité, de créativité et d'excentricité aujourd'hui tolérées.
 

Surtout, ce qui m'a le plus frappée dans les confidences innombrables de ces bipolaires ou "autistes Asperger" recueillies sur Internet, c'est que les personnes concernées déclarent unanimement qu'elles ont éprouvé un soulagement et une sérénité nouvelle à partir du moment où on a établi le diagnostic de leur maladie. Bizarre pour des pathologies pour les quelles il n'y a pas vraiment de traitement. C'est le fameux "bénéfice" de la maladie et ça traduit bien ce besoin ambigu d'être identifié, encadré.



Au final, doit-on vraiment s'abandonner à tous ces charlatans ou à tous ces spécialistes et ces  maîtres qui prétendent tout savoir de nous et se dépêchent de nous étiqueter comme caractériels ? Notre part d'ombre, on la connaît en fait mieux que quiconque et il est sans doute préférable de d'abord travailler sur soi-même sans complaisance : on crée chacun son propre univers et on trace, chacun, ses propres lignes de fuite et il n'est peut-être pas nécessaire d'en référer à un autre ou de requérir son diagnostic. Ça peut permettre de nous protéger de tous ceux qui voudraient nous voler la beauté de nos vies, cette beauté justement faite de hasard et d'imprévisible. C'est aussi une manière d'affirmer notre droit à une certaine anormalité.


Tableaux principalement de John William WATERHOUSE (1849-1917) et de John William GODWARD (1861-1917), tous deux peintres britanniques, Préraphaélites.

Si vous vous intéressez à l'autisme Asperger, je recommande les livres de Josef SHOVANEC et notamment "Je suis à l'Est". J'ai toutefois certaines réserves : beaucoup de gens ont une élocution particulière, une très bonne mémoire, sont polyglottes, réservés en société, ont un talent avec les chiffres, sans pour autant éprouver le besoin d'exhiber tout cela sous le couvert d'une pathologie mal définie.

De même, le petit livre d'Olivier LIRON : "Einstein, le sexe et moi" est intéressant. Il vient de sortir en poche.

Je signale enfin l'excellent livre de Victoria MAS (fille de la chanteuse Jeanne Mas) : "Le bal des folles". Un livre sur les femmes "aliénées" à la fin du 19 ème siècle et internées à  l'hôpital de la Pitié dans le service du célèbre Professeur Charcot. Un très beau livre qui mêle l'histoire, la poésie et la réflexion anthropologique. Il est à ce jour sélectionné pour le Prix Renaudot.

6 commentaires:

Nuages a dit…

Je suis évidemment d'accord avec la plus grande partie de votre billet. La croyance en l'astrologie, largement répandue, est consternante de crédulité et de manque de sens critique. Ce sont vraiment des croyances, des affirmations qui me consternent, m'irritent au plus haut point. Quand on me demande mon signe, je réponds froidement "hérisson ascendant limace", ce qui a l'avantage de faire rire et de clore le débat.

A Avioth, lieu où je passe une bonne partie de mon temps, le seul désavantage est de côtoyer, assez souvent, des personnes qui baignent dans la pensée magique : astrologie, mais aussi chakras, auras, Fleurs de Bach, biodynamie, géobiologie, kinésiologie, réincarnation. Débattre avec ces personnes est souvent agaçant et voué à l'échec. C'est d'autant plus regrettable qu'un certain nombre d'entre elles sont cultivées, ont des formations supérieures voire universitaires, mais elles n'ont pas retiré de ces formations un minimum de culture scientifique et de sens critique.

Avec le temps, je me suis constitué une solide base de données pour contrer la pensée magique et les pseudo-sciences. Ce sont des lectures roboratives. En particulier, je recommande chaudement le trimestriel "Science et pseudo-sciences", publié par l'AFIS (Association française pour l'information scientifique).

Il y a aussi plusieurs sites "sceptiques" de haute tenue, qui argumentent de manière pertinente contre les pseudo-sciences et la pensée magique : La Théière cosmique, Un monde riant, Astronogeek, La tronche en biais, La faucille et le labo...

Pour ce qui est des troubles bipolaires, du syndrome d'Asperger, ils existent réellement. Mais dans cette époque psychologisante, il est possible qu'on attribue ces symptômes, ces pathologies, à des personnes qui n'en sont pas réellement atteintes. Mais la réalité de ces troubles ne fait, à mon sens, pas de doute.

Richard a dit…

Bonjour Dame Carmilla
Lorsque je fais la file pour aller payer mon carburant, et que j'observe les clients devant moi qui payent leurs billets de loto, me vient à l'esprit ces questions : Est-ce que l'humain est plus fort que ses pulsions découlant de la pensée magique ? Pourquoi son côté cartésien prend le bord côté jardin impulsif ? Peut-être qu'ils sont moins forts qu'on le croit ? Moins rationnels ? En tant que grand mécréant, les gens évitent de me parler de survivalisme, de superstition, de chance, d'horoscope, et de toutes ces pensées magiques réductrices. En ce sens, on évite de me provoquer. Ce qui n'empêche pas que certains propos, me parviennent par la bande pour déborder dans ma cours. Peut-être qu'ils sont moins forts qu'ils n'en n'ont l'air ? Il appert que le côté rationnel, cartésien, est moins séduisant que la facilité à se laisser aller à des rêves improbables ce qui nous rassurent dans nos angoisses ? Ce côté de l'humain me fascine et j'ai souvent remarqué que les gens qui étaient très religieux, du moins dans mon entourage, étaient ces mêmes personnes qui consultaient les oracles et achetaient des billets de loto. Comme de quoi que la religion et la superstition ne sont jamais très éloignées. Voilà qui me ramène à ma lecture présente : Dans l'Ombre de Byzance par William Dalrymple. Cette lecture me rappelle, que nous avons un long passé de superstitions, que nous avons cultivé cette manière d'être et de penser à outrance. J'aime la manière de raconter de Dalrymple, je me suis retrouvé dans son style d'écriture. Ici, comme dans le reste de l'occident, en grande majorité, nous avons tourné le dos aux religions, par contre, nous n'avons jamais cessé d'être superstitieux. Voilà qui est très étrange à mes yeux. Nous avons même transposé la pensée magique en économie, en politique, en science. Lire les commentaires sur les cours de la bourse et encore pire, sur le prix du baril de pétrole, jour après jour, me fait osciller entre le fou rire et la désolation (quoi que je préfère le fou rire). Aujourd'hui, les raisons d'une baisse ou d'une croissance sont complètement contraires aux propos de la journée précédente. Sur quelques millénaires nos évolutions technologiques ont été foudroyantes, sur le côté spirituelle ou psychologique nous traînons de la patte.
Trêve de sérieux, j'ai envie de m'amuser aujourd'hui, oui Carmilla cela m'arrive. Votre première image, cette femme qui tient un grand bol de liquide vert, est-ce du savons à vaisselle ou bien de la Chartreuse ?
La deuxième image, qu'est-ce que cette femme fait bouillir dans son chaudron ? Un super carburant pour alimenter une machine à lévitation ?
La toile 6, la femme au chat noir, qu'est-ce qu'elle regarde avec son regard énigmatique ? Avec un tel regard je voudrais bien savoir le sujet de son attention
Je n'ai jamais vu un nu aussi pudique, image 5.
Imaginez même le nu dans votre blog devient pudique !
Bonne fin de journée
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

"Hérisson, ascendance limace", ça n'est pas mal, disons même que ça ne manque pas de piquant. De plus, ça appelle l'attention sur deux pauvres bêtes universellement négligées. Je me demande d'ailleurs pourquoi on aime bien les escargots mais on déteste en revanche les limaces.

Le gros problème de l'astrologie, comme vous le soulignez bien, c'est que la majorité des gens y croit et est convaincue de sa pertinence. Et parmi les adeptes, il y a effectivement beaucoup de gens cultivés. Les rationalistes comme nous sont franchement minoritaires et je trouve ça ahurissant. De plus, quand on essaie de faire valoir son point de vue, on se fait rabrouer et on passe pour un pisse-vinaigre. Essayer de discuter est de toute manière impossible. Je soutiens donc entièrement votre combat pour l'information scientifique et je prends bonne note de vos sites.

S'agissant des bipolaires et d'Asperger, j'exagère sans doute en effet. Mais j'observe que ce sont deux "pathologies" (neurologiques ? Psychiatriques ?) d'émergence récente et dans les quelles, tout à coup, beaucoup de personnes se reconnaissent, d'autant plus facilement que les contours en sont mal définis : est-ce qu'on n'a pas tous des difficultés de socialisation, des hauts et des bas, des capacités remarquables, des comportements singuliers ? Je pense donc que ces "maladies" sont aussi des symptômes de notre époque, elles en parlent à leur manière. Surtout, je me méfie de la psychiatrisation de nos vies et de la tendance de beaucoup à s'y conformer. Ne l'oublions pas, le nombre de personnes suivies en psychiatrie ou qui ont recours à des anxiolytiques est considérable dans nos sociétés. Elles aussi, de même que les adeptes de l'astrologie, deviennent majoritaires. C'est le plaisir commun de vivre sous une sujétion.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Il est plus facile en effet de s'adonner à des rêveries fumeuses mais consolatrices plutôt que de faire usage de sa raison.

Je tempérerais toutefois vos propos de mécréant en rappelant qu'à son origine, le christianisme a d'abord combattu les idoles, les dieux multiples, la magie et les sacrifices. C'était une religion émancipatrice et rationaliste. A la limite, tous les rites et toutes les fausses croyances et superstitions doivent disparaître avec le christianisme dont la logique ultime est celle de la sécularisation du monde. Le monde contemporain est l'achèvement du christianisme, c'est ce qu'ont démontré les grands penseurs Marcel Gauchet et René Girard.

J'aime beaucoup moi-même Darlymple. Son livre ressuscite d'abord une civilisation entièrement disparue et même occultée, celle de Byzance. Surtout, il rappelle ce qu'était le Moyen-Orient au début du 20 ème siècle : une grande pluralité culturelle, avec des élites intellectuelles et des communautés qui vivaient en paix et dans un respect mutuel. On est évidemment bien loin de ça aujourd'hui.

Enfin, je ne pensais pas que la Chartreuse verte était connue au Canada. Il se trouve que j'ai commencé à travailler à Grenoble et que la Chartreuse est pour moi associée à de multiples souvenirs. Je trouve cette liqueur tout à fait remarquable mais je crois que, malheureusement, on en boit de moins en moins: ça n'est plus dans les goûts de l'époque. Savez-vous qu'il existe également un élixir végétal de la Grande Chartreuse à 69°. Ça n'est plus du tout sucré mais ça arrache !

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Merci Carmilla
Comment tempérer le volcan qui m'habite devant la bêtise humaine ?
Dans l'ombre de Byzance de Dalrymple, nous plongeons dans un monde mystérieux, qui touche à la superstition, à la religiosité, entre la fin de l'Empire Romain et les prémices de la Première Guerre mondiale, le tout dans un volume de 500 pages qui nous ramènent à diverses croyances qui furent les fondements, du judaïsme, du christianisme et de l'islamisme. On a cru longtemps que l'Islam était une simple hérésie du christianisme. Les Chrétiens et les Musulmans ont souvent priés ensemble dans les mêmes temples. Ce que souligne très bien Dalrymple et que nous nous sommes efforcés de chasser de nos mémoires.
La polémique, qui a débouché sur la représentation de dieu en image, et qui fait encore rage aujourd'hui, donne raison autant aux Musulmans qu'aux Catholiques.
Les Musulman disent : Si on représente dieu, il ne pourrait devenir pleinement humain sans compromettre sa nature divine.
Les Catholiques avancent que : Les images sont les livres des illettrés. Pour ceux qui ne savent pas lire, la révélation ne suffit pas, il faut une représentation réelle et plausible.
Si Jean Moschos revenait aujourd'hui, quel discours tiendrait-il ? Peut-être qu'il serait plus confortable avec les propos des Musulmans ?
Même état de pensée entre les Catholiques Romains et les Catholiques Orthodoxes, sur la virginité de la Vierge. Dispute que me semble complètement inutile et dépassée. Les murs ne sont pas prêts de tomber.
Je ne suis pas d'accord, lorsque vous évoquez que ce monde évoluait en paix et dans le respect. Si ces gens avaient vécu en paix, ils n'auraient pas construit tous ces monastères qui ressemblent à des forteresses. Il ne faisait pas toujours bon d'être moine à certaines époques.
Par contre je suis d'accord, le centre du Christianisme devrait être Jérusalem pas Rome.
Effectivement, la Chartreuse existe au Canada, ce qui me rappelle certains souvenirs, en autre d'un pilote, qui je le souligne et c'est important, s'envoyait un grand verre de Chartreuse après sa dure journée de travail, en remplissant son (log book). J'ai perdu de vu ce pilote, mais j'espère que son foie a tenu le coup !
On trouve beaucoup de choses étonnantes au Canada et nous sommes plus sophistiqués que nous n'en avons l'air.

Bonne nuit et que les esprits vous accompagnent.
Avec un peu de Chartreuse afin d'aider ces esprits.
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

En lisant Darlymple, on se dit que le monde était autrefois infiniment plus riche et plus complexe. Aujourd'hui, on est dans le régime des oppositions binaires.

L'iconoclasme n'est pas seulement musulman, il est aussi juif bien sûr, mais aussi byzantin et orthodoxe, voire protestant. On dit même que l'Art abstrait du 20 ème siècle, inauguré par Kandinsky, est un prolongement de l'iconoclasme orthodoxe.

Mais il y a de nombreuses dérogations à cet iconoclasme aussi bien dans l'Islam (miniature persane) que dans l'orthodoxie.

Prise littéralement, la question de la virginité de la Vierge semble évidemment dépassée. Symboliquement pourtant, je trouve ça intéressant: n'avoir qu'une mère et pas de père, c'est tout de même bien le rêve de beaucoup d'hommes. Quand on n'a personne à qui se confronter, on peut effectivement se sentir un dieu. Et puis l'idée de la Vierge, capable d'engendrer toute seule, c'est tout de même une vision très moderne : il faut rappeler qu'aujourd'hui avec la PMA, une femme peut enfanter en étant vierge. C'est très dérangeant, c'est une sacrée affirmation d'indépendance et de liberté.

Enfin ma remarque concernant la Chartreuse au Canada n'était pas dépréciative. La diffusion de cette liqueur est tout de même marginale, me semble-t-il. En France même, on n'en trouve guère en dehors de la région des Alpes. Quant à l'étranger ... J'en apportais comme cadeau autrefois en Russie, Pologne, Ukraine. C'était très apprécié mais totalement inconnu.

Bien à vous,

Carmilla