samedi 9 octobre 2021

François Mitterrand, Benito Mussolini et Clara Petacci

 

On vient de révéler le dernier secret de Mitterrand : une certaine "Claire", étudiante en Droit, de  50 ans sa cadette qui l'a "accompagné" durant ses dernières années.

On peut bien sûr ricaner là-dessus. La comédie du pouvoir qui s'effondre en vaudeville bourgeois : Mitterrand, nouveau Félix Faure avec une épouse officielle, une maîtresse semi-officielle et une maîtresse secrète. Cet "enfantillage" ne cadre bien sûr pas avec les contraintes et la dignité requise de la fonction présidentielle mais je me garderais bien de juger : comme tous les amours, c'est à la fois insensé et désolant. Ce n'est d'ailleurs pas le scandale sexuel qui est troublant, c'est sa dissimulation. Que penser du personnage public quand le personnage privé est tellement compliqué et insincère ? 

Et puis comment pouvait-il trouver le temps, sauf à décrocher par ailleurs, de s'adonner à des fredaines ?

Qu'est-ce qui peut conduire un homme âgé à rechercher les faveurs d'une jeune fille ? Peut-être pas le désir, l'attirance éprouvée, mais surtout une façon de se prouver qu'il est encore en vie. Et c'est vrai qu'on ne peut rien comprendre au personnage de Mitterrand sans cette angoisse de la Mort qui l'a taraudé dès le lendemain de son premier septennat. On lui a en effet annoncé, presque tout de suite, un cancer de stade avancé qui ne lui laissait entrevoir qu'une courte espérance de vie.

 De l'autre côté, qu'est-ce qui peut conduire une jeune fille à rechercher les faveurs d'un homme âgé mais puissant ? Je l'ai déjà précisé mais je crois vraiment que les femmes s'intéressent assez peu aux hommes concrets. Peu importe leur apparence. Les hommes sont surtout le support de leur satisfaction narcissique, de la valorisation de l'image qu'elles ont d'elle-même. Une conquête masculine, c'est d'abord un moyen de s'aimer davantage soi-même. C'est au point qu'une femme cesse d'aimer quand elle en vient à ne plus s'aimer elle-même.

J'avoue, même si je n'ai quasiment pas connu les années Mitterrand,  que le personnage ne m'est jamais apparu sympathique. Absolument pas moderne, un côté notable de province, moisi, cauteleux. Je crois vraiment que si je l'avais rencontré, je n'aurais quasiment rien eu à lui dire. Littérature, économie, langues étrangères, je n'ai aucun point commun. 

 Mais j'avoue être sensible à son long combat contre la Mort qui, contre tous les pronostics, a finalement duré 14 ans. Il y avait, dans sa Présidence, un côté funèbre. Il se momifiait, se statufiait de plus en plus. Hautain, hiératique, il s'appliquait à porter le masque d'un Empereur romain. D'où son goût des commémorations et la construction de multiples monuments parisiens destinés à entretenir son souvenir. Durant les deux dernières années, il était, d'après le témoignage de son médecin personnel, le Dr Gubler, complétement détaché, en état d'apesanteur, dévoré par l'angoisse. La raison aurait pu lui commander de se retirer mais il savait que cela ne ferait que hâter sa fin. 

Ce masque mortuaire qu'il portait sur son visage lui avait valu un surnom : "le Sphinx". Et même, infiniment plus féroce et rapporté par la journaliste du "Monde", Claude Sarraute, celui de "Mittolini". Ça l'avait, paraît-il, mis en fureur.  


 Il est vrai qu'être comparé à ce rustre de Mussolini peut apparaître profondément insultant. Mais tout de même, les deux personnages ont goûté, dans un ordre inverse, aux deux pôles de l'engagement politique : fervent socialiste puis délirant nationaliste. Comment oublier, en effet, que Mitterrand a adhéré aux Croix de Feu et a reçu, de Pétain, la Francisque ? Mais au final, il s'est révélé entièrement démocrate ce qui n'a jamais été le penchant de Mussolini. 

 Et puis il y avait aussi dans le Fascisme italien quelque chose de profondément funèbre, une sombre exaltation de la Mort et de son affrontement. Et d'ailleurs, tout se délitait en Italie, le Fascisme a été une lente Apocalypse. Chaque année, Mussolini était plus déprimé, plus angoissé, se sentant minable par rapport à Hitler. Il y a surtout eu ces défaites militaires humiliantes et ridicules en  Éthiopie, en Albanie, en Yougoslavie, Grèce. Les années Mitterrand, ça n'a évidemment rien à voir mais ça a quand même été un long glissement économique.

 

 Surtout Mussolini, comme Mitterrand, multipliait les doubles voire les triples vies avec le même souci d'apaiser son mal-être et de conforter son ego tout en préservant les apparences bourgeoises. Il est, malgré tous les remous, demeuré indéfectiblement lié à son épouse officielle (depuis 1915), Rachele Guidi (une femme simple issue d'une famille de paysans). Mais il a fréquenté longuement deux maîtresses exceptionnelles : 

- d'abord Margherita Sarfatti, une Juive (!) vénitienne, femme de lettres liée aux artistes d'avant-garde; de la 1ère guerre mondiale au début des années 30, elle a ainsi été l'égérie de Mussolini;  la longue fréquentation de cette remarquable femme juive explique d'ailleurs les réticences du Duce à suivre la politique antisémite des nazis (le régime ne deviendra officiellement antisémite qu'en 1938 ); 

- à Margherita Sarfatti a ensuite succédé, du milieu des années 30 jusqu'à la fin, Clara Petacci, née en 1912. Elle avait un tout autre genre, elle appartenait, plutôt, au registre des jeunes bourgeoises "scandaleuses" et sexy.

Disons le tout net : les maîtresses de Mussolini étaient nettement plus "piquantes" que celles, très conventionnelles, de Mitterrand. Quant à la personnalité du Duce, elle était au moins aussi trouble et ambiguë que celle du "Sphinx". A quoi tient, en fait, un Destin ? Les bifurcations d'une vie, du saint au salopard ou inversement, montrent plutôt que rien n'est jamais tracé.

 

Surtout, je voudrais que l'on réhabilite un peu la mémoire de Clara Petacci. Elle ne méritait certainement pas sa mort ignominieuse, le 28 avril 1945, fusillée sans procès puis pendue par les pieds aux côtés de Mussolini, comme à un croc de boucher,  Piazzale Loreto à Milan. On raconte que la foule prenait plaisir à exhiber son sexe et il fallut la pudeur outragée d'un religieux pour que l'on se décide à fixer sa jupe. La nouvelle de cette exécution macabre de Mussolini et de sa compagne aurait décidé Hitler à se suicider en même temps qu'Eva Braun.

 

 La France a eu ses femmes tondues. C'était abominable mais ce n'était rien en regard de la haine déversée sur le cadavre de Clara Petacci. Je trouve que les images de son exposition à Milan constituent un sommet de l'horreur. A chaque fois que je les vois, je suis révulsée, j'éprouve une terrible nausée.

Elle n'était, pourtant, sûrement pas une criminelle. Son seul tort a été d'être une midinette entièrement dévouée à son grand homme. De rêver d'abord de lui comme nombre de jeunes italiennes, de le rencontrer à 20 ans, de devenir sa maîtresse à 24 (il avait 29 ans de plus qu'elle). Et ensuite de se plier à toutes ses exigences, d'accepter toutes les contraintes, d'attendre infiniment ses venues, ses appels téléphoniques, d'aller jusqu'à divorcer pour lui (sans réciprocité, bien sûr, de sa part). Pourtant elle était issue de la haute bourgeoisie de Rome (son père était médecin auprès de la Cour Pontificale) et pouvait envisager, sans difficultés, une vie plus facile et plus confortable.

Il est à noter que Clara Petacci tenait, chaque jour, un journal. Il n'a été publié qu'en 2009 en Italie (non traduit en France). Elle y décrit notamment, avec détails, ses ébats sexuels plutôt audacieux, teintés de sado-masochisme, avec le Duce. Elle a sans doute fait découvrir un "autre monde" au Duce. 

J'espère vraiment qu'on aura bientôt la même chose de la part des maîtresses de Mitterrand parce que, sur ce plan là, dans ses "Lettres à Anne" (Anne Pingeot) puis, maintenant, ses mots doux à Claire, c'est le grand Zéro, c'est complétement éthéré, asexué. Ce ne sont que des clichés et de grands sentiments. Ca n'a curieusement pas été relevé par les critiques-thuriféraires français.

 

Images (principalement Giovanni Dottori) de la peinture futuriste italienne. Un mouvement artistique qui me semble important, trop peu connu en France sans doute en raison de la compromission de nombre de ses représentants avec le Fascisme.

Photographies de Margherita Sarfatti et Clara Petacci.


Je recommande enfin les lectures suivantes :

- Le livre "Le dernier secret" de la journaliste Solenne de Royer consacré à la dernière relation amoureuse de François Mitterrand paraît la semaine prochaine. D'après les extraits que j'en ai lus dans "le Monde", je ne vais sûrement pas acheter. Ça n'est surtout pas sulfureux, c'est même étonnamment mièvre.

- Sylvie Lausberg : "Madame S". J'ai déjà évoqué ce livre d'une psychanalyste et historienne belge, paru fin 2019, mais je me permets d'insister. Il parle de Mme Steinheil qui a été la maîtresse du Président Félix Faure, décédé  subitement dans ses bras. Elle n'était sûrement pas une cocotte mais une femme remarquable. 9 ans après la mort du Président, elle a été accusée de la mort de sa mère et de son mari, puis emprisonnée. Un livre qui m'a appris une foule de choses sur une période-charnière : la fin du 19 ème siècle et le début du 20 ème.

- Le journal sulfureux de Clara Petacci n'a pas été traduit mais les Éditions "Acte Sud" ont fait paraître, l'an dernier, une excellente et très fidèle bande dessinée : "Le Journal de Clara" par Pauline Cherici et Clément Xavier. Je recommande vivement.

Enfin, la rentrée littéraire d'automne nous fournit quelques romans consacrés à la passion amoureuse. J'ai notamment bien aimé :

- "Feu" de Maria Pourchet. Un livre qui a enflammé les critiques. L'écriture est en effet étonnante, totalement novatrice. Malheureusement, je n'ai pas trouvé le fond à la hauteur de la forme mais c'est quand même un excellent bouquin.

- Agnès Desarthe : "L'éternel fiancé ". Très beau ! A quoi ressemble une vie ? A une déclaration d'amour entre deux enfants de 4 ans suivie d'une rencontre, quarante plus tard, dans une rue de Paris en plein hiver.

9 commentaires:

Nuages a dit…

A propos de Mussolini, je conseille vivement la biographie de Pierre Milza, "Mussolini", qui date de 2000, je crois. C'est un livre exceptionnel.

https://www.cairn.info/revue-la-pensee-de-midi-2000-2-page-155.htm

On découvre que c'était un homme complexe, aux multiples facettes, plutôt cultivé, et qui fut sincèrement amoureux de Margherita Sarfatti et de Clara Petacci. Ni l'une ni l'autre ne se laissaient dominer par lui, il y eut des disputes orageuses où il se fit tout petit, penaud.

On découvre qu'il n'avait pas la même personnalité haineuse et cruelle que Hitler. Mussolini a joui d'une grande popularité pendant la plus grande partie de son "règne".

Ce qui reste également fascinant dans le fascisme italien, c'est le grand nombre de ses dirigeants qui étaient issus des milieux de gauche, socialistes, syndicalistes révolutionnaires, franc-maçons.

J'écris ce commentaire depuis Venise, où j'ai déjà passé une semaine. Il m'en reste une deuxième. Un voyage solitaire, ce qui ne me convient guère, mais c'est ainsi. Je parcours la ville en tous sens et je photographie abondamment.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages pour cette référence car j'avoue ne pas être une grande spécialiste de Mussolini.

J'ai l'impression qu'il s'est mis à entretenir un complexe d'infériorité vis-à-vis d'Hitler et qu'à partir de là, il s'est laissé entraîner et a engagé une politique intérieure et extérieure aberrante.

On livre généralement de lui, aujourd'hui, une image grossière et caricaturale, celle d'une simple brute. Mais on ne peut oublier qu'il a été un journaliste socialiste important et qu'il a eu, initialement, l'appui de nombreux intellectuels et artistes. Il n'était certainement pas inculte, ce dont témoigne, en effet, la personnalité de ses deux célèbres maîtresses.

Vous avez bien de la chance d'être à Venise. Cela fait des années que je projette d'y retourner mais j'ai été traumatisée par les foules, lors de mon dernier passage. On attend vos photos mais c'est sûrement très difficile d'être un peu original en la matière.

Bonnes vacances,

Carmilla

Nuages a dit…

Il y a en effet des foules dans les quartiers les plus touristiques, comme avant la crise sanitaire, mais il y a des quartiers entiers, très étendus, peu fréquentés, et qui ont beaucoup de charme. Tout le nord et l'est de la ville, ainsi que l'île de la Giudecca au sud, sont des paradis de quiétude et d'authenticité.

Aujourd'hui, j'ai traversé une partie des hauts-lieux touristiques, mais j'ai été vite saturé, puis je suis retourné à un snack de la via Garibaldi, dans l'est de la ville, près de l'Arsenal, où j'ai à nouveau mangé un assortiment de "cicchetti", des petits hors d'oeuvres vénitiens aux fruits de mer (bacala, poulpe, saumon, anchois, thon aux olives...) délicieux, accompagnés de vin blanc.

Richard a dit…

Bonsoir Carmilla!

Des destins tortueux et malheureux

Nous ne pouvons que déplorer tous ces destins tortueux et malheureux, à partir de Théodora et Justinien, en passant par Magda Goebbels et Mussolini, pour arriver aujourd’hui à François Mitterrand. Vous pouvez poursuivre sur votre lancée, vous ne manquerez pas de sujets croustillants Carmilla. L’Histoire, la grande comme la petite, regorge de ces genres de chassés-croisés, entre le sexe et la politique. Nous connaissons mieux leurs politiques, beaucoup plus que leur vie intime. En général, si on s’y arrête sérieusement, nous pouvons présumer que leurs vies sexuelles n’auront pas été plus brillantes que leurs politiques. Sommes-nous aussi minables en politique qu’en sexualité? Je n’ose même pas utiliser le mot sentiment et encore moins le mot amour. Des fois, nous les élisons, d’autres fois nous leur laissons le pouvoir, et puis vogue la galère. Après nous nous mordons les doigts de regrets.

Lorsque les politiques sont ternes comme celles de Mitterrand, les journalistes se transforment en paparazzis de la vie privée pour essayer de lever des lièvres et surtout de les rendre croustillants. Un bon petit scandale rehausse les temps mornes et gris de personnages publiques médiocres. À force de gratter ont fini par provoquer des plaies. Avant qu’il ne soit élu Président de la France, plusieurs savaient que Mitterrand traînait des casseroles. C’était une question de temps avant que cela sorte au grand jour. Avec Mitterrand aux affaires, allait commencer la débâcle du parti socialiste. Voyez ce qui en reste aujourd’hui. Je puis comprendre sa fureur de se faire traiter de Mittolini. Claude Sarraute n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. Comparer Mitterrand à Mussolini c’est un peu fort.

Mussolini c’est beaucoup plus intéressant et plus désolant. La fin de ce dictateur prend ses racines avec l’assassinat de Giacomo Mattéotti en 1924. Les fascistes ne se privaient pas de gestes violents envers leurs adversaires, car un bon adversaire politique est un adversaire mort. Au sortir de la Première Guerre Mondiale, c’était l’anarchie en Italie. Il s’en est fallu de peu que la guerre civile éclate. Mussolini, a échappé à plusieurs attentats, au cours de sa longue carrière politique. Il s’est enfermé dans ses illusions, parce qu’il n’a pas compris une chose; les italiens ne voulaient pas se battre, c’était clair dès les premiers revers militaires. Il a persisté dans ce concours futile avec Hitler, de qui pisserait le plus loin. Dans les années 20, il a méprisé dans plusieurs discours le futur dictateur de l’Allemagne avec des mots très durs, pour finalement devenir un allié embarrassant. Ce qui a eu une incidence sur l’opération Barbarossa. Les Allemands ont été obligés d’aller secourir les Italiens qui étaient en train de subir une défaite aux mains des Grecs en ce printemps 1941. Pour les Allemands, ce fut une perte de temps, dépense en carburant, en munitions et en vies humaines, en transfert de troupes et surtout en usure de matériel. Au lieu de déclencher l’invasion de la Russie vers fin mai, ce fut fin juin, ce qui a eu une influence sur la suite des événements. C’est ainsi que les italiens sont devenus un boulet pour les allemands. Comme allié on repassera!
Richard St-Laurent

Richard a dit…

Faut-il qualifier l’attitude de Clara Petacci de courageuse, ou bien, d’inconsciente, d’aller rejoindre son amant dans le nord de l’Italie? C’était un parie risquée. Partout dans la région, c’était l’anarchie. A-t-elle été aveuglée par ses sentiments? En d’autres mots, est-ce que ce genre de personnage, peut être fidèle jusque dans la mort? Mussolini fuyait avec quelques fidèles sans doute dans l’espoir de franchir la frontière Suisse, car la situation était aussi mauvaise en Allemagne. Qui plus est, c’était du chacun pour soi. Toute cette partie de cette histoire est nébuleuse. Mussolini a fini par rejoindre une colonne de la Luftwaffe, qui a été arrêtée par des partisans, et l’un de ces maquisards a reconnu le dictateur déguisé en allemand. Pour le reste, le peu de témoignages que nous avons n’ont aucune valeur. Jusqu’à les corps furent pendus dans une station service de Milan. La vengeance avait été bu. Quelques jours plus tard, Hitler se suicidait avec sa maîtresse.

Après toutes ces horreurs, nous pouvons nous demander, si ces gens-là pouvaient aimer? Les fidélités jusqu’à la mort demeurent exceptionnelles. Mais, dans de telles circonstances, ça dépasse l’entendement. Dans le cas de Mussolini sa fuite ressemblait à de l’improvisation. Est-ce que Clara Petacci en était consciente? D’autres part, Hitler n’a pas eu de mal à planifier son suicide. La différence, c’est que les Italiens ont régler leur affaire en famille. Lorsqu’on pense qu’au début de cette aventure, ce que les italiens désiraient le plus, c’était une amélioration de leur niveau de vie. Ce que Mussolini a pu leur procurer jusqu’en 1929, et c’est là que tout a basculé. L’Italie a été durement frappée par la crise.

Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est que Mussolini tout au cours des années 20, aura été admiré en Europe. Il aura été même reconnu comme un grand législateur par Churchill. J’ai l’impression que personne n’écoutait les discours explosifs du dictateur italien, qui n’avaient rien à envier à ceux d’Hitler.

Mussolini a même été admiré au Québec, surtout chez les francophones catholiques ultra-conservateur. Même le clergé l’admirait, je le sais parce que mon père m’en a parlé, et après que j’ai pu m’en faire une idée en consultant les archives. La victoire des alliés, a poussé tout cela sous le, tapis, mais cela a fini par sortir un jour, un peu à l’image des courtisanes des dictateurs.

Certes cette photo de ces corps pendus par les pieds est atroce, mais ne détournons pas le regard, n’oublions pas qu’il y a des millions de morts qui ont subi des horreurs aussi abominables au cours de cette guerre. Il ne faut jamais oublier ce qui s’est passé. Comme vous le dites Carmilla : à quoi tient, en fait, un Destin ? Rien n’est jamais tracé. Il m’arrive souvent de penser, qu’en d’autres circonstances, j’aurais pu vivre de telles horreurs. Je remercie la vie, du moins jusqu’à présent, d’être content de mon existence. Il n’y a aucune prétention de ma part. C’est juste une reconnaissance de ma chance. Des fois, on échappe de peu à la catastrophe.

Merci Carmilla

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages pour ces nouvelles vénitiennes,

Effectivement, on mange d'excellents fruits de mer en Italie. J'aime moi-même beaucoup. En France, la consommation de poulpe se développe beaucoup. Mais je ne connais pas le bacala.

A Paris, beaucoup de touristes étrangers sont encore absents : américains et asiatiques en particulier. On trouve donc facilement un hôtel et, surtout, on peut visiter musées et expositions dans de bonnes conditions.

Bonne poursuite de vos vacances,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

L'histoire politique est en effet d'une infinie complexité. Elle se recoupe en outre, plus ou moins, avec l'histoire amoureuse.

Quant à l'histoire du fascisme, elle est inséparable d'une Renaissance de l'Italie sur le plan international, de l'émergence des nations au 19 ème siècle. Une volonté de rentrer dans le mouvement du progrès, de s'arracher à la misère matérielle, mais aussi de s'abandonner à un chef.

Un mouvement très ambigu mais qui a été effectivement populaire à sa naissance. Différent même des droites actuelles qui veulent surtout préserver l'ordre actuel. Mussolini avait quand même une volonté transformatrice. Et le fascisme italien avait, à ses débuts, des préoccupations sociales qui n'étaient pas celles du nazisme et il ne reposait pas sur le racisme.

Quant à Clara Petacci, oui ! elle a été imprudente. Mais que penser de ceux qui recourent à la vengeance et s'abandonnent à la haine ? A cela, il n'y a aucune excuse et la vengeance augure, en général, fort mal de l'avenir. Le Droit, c'est quand même une exigence forte, un moyen de dépasser nos impulsions.

Bien à vous,

Carmilla

Nuages a dit…

Ce petit film de propagande, sur l'air (entraînant) de "Giovinezza" (l'hymne fasciste) est éloquent : exaltation du chef, puissant, omniprésent et grand sportif, valorisation du sport, de la production, de la natalité, de la guerre.

https://www.youtube.com/watch?v=VHxlUsB5QvI

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Nuages,

Ce document est en effet édifiant.

Deux remarques :

- lorsque Mussolini a pris le pouvoir, le tiers de la population italienne était encore analphabète.

- ces "guignolades" ont perduré, jusqu'à une époque très récente, dans...les pays socialistes. Il est troublant de constater que le cérémonial et les manifestations étaient à peu près identiques.

Bien à vous,

Carmilla