samedi 14 octobre 2023

Mes divagations étudiantes

 

Je n'en ai guère parlé mais je n'ai pas fait que des études de gestion/finances. J'ai aussi tâté de la philosophie.  A vrai dire, ça résultait un peu d'un enchaînement. C'était parce que je voulais étudier sérieusement la psychanalyse et qu'en France, cette discipline est enseignée dans les départements de philosophie. Si on voulait obtenir un diplôme, il fallait donc panacher des unités d'enseignement de philosophie, mais aussi de logique, de sociologie, voire d'ethnologie et d'esthétique, et, bien sûr, de psychanalyse.


Pourquoi j'ai fait ça ? Même pas pour devenir psychanalyste parce que je me sentais totalement inapte à exercer ce rôle. En fait, j'ai beaucoup "papillonné" dans ma vie et mes études et suis surtout une irrépressible touche-à-tout, incapable de me concentrer sur un seul domaine. Ca fait que je suis forcément superficielle mais, tant pis, j'assume, ça fait partie de mon personnage.


Je voulais aussi me distraire, changer de l'ambiance des Finances. Ne connaître que ça, c'est dommage. De ce point de vue, j'ai été servie. Parce qu'on ne peut pas imaginer des étudiants plus différents que ceux faisant de la philo et ceux pratiquant la finance. Déjà, je devais m'habiller différemment, chic ou dépenaillée, suivant les cours que j'allais suivre. C'étaient deux groupes presque opposés, souvent caricaturaux, à vrai dire, mais comportant, en fait, chacun dans leur genre, une même proportion de dingues et de gens remarquables. L'erreur, c'est souvent de croire qu'il n'y a que des petits génies d'un côté et des abrutis de l'autre.


L'ennui, c'est qu'en philo, les dingues étaient souvent les "grandes gueules" qui intervenaient sans cesse et monopolisaient la parole pour nous entretenir de la Révolution marxiste mondiale à venir. Ces admirateurs de Lénine et de Trotski, je trouvais ça surréaliste. Ca me sidérait même, moi qui savais ce qu'était le bonheur et l'abondance socialistes mais je n'osais intervenir. Lénine avait raison pour une fois : le capitalisme est tellement peu assuré de lui-même qu'il génère ses propres fossoyeurs. Je prenais surtout bien soin, pour ma part, de cacher que j'étais moi-même un "valet du Grand Capital". Je crois qu'on m'aurait immédiatement fusillée sur place. Ce qui fait que, parmi les étudiants que j'ai pu autrefois côtoyer, je n'ai conservé à peu près aucune amitié ni relation.



Mais de mes petites études en philo, conclues tout de même par un joli diplôme (les exigences universitaires ne sont pas très élevées) mais, professionnellement, totalement inutile (je ne peux prétendre être psychanalyste puisque je n'ai pas voulu subir de psychanalyse), il me reste tout de même bien des choses. Je dirais d'abord que ça m'a appris à lire. Qu'est-ce que tu racontes ? Tu ne savais donc pas lire ? Ben non ! En effet, le premier problème qui s'est d'emblée posé à moi, c'est que lorsque j'essayais de lire "les grands textes" (par exemple "l'Ethique" de Spinoza ou "La critique de la Raison Pure" de Kant), je n'y comprenais absolument rien du tout. J'essayais de lire page après page mais ça devenait de plus en plus obscur et c'était d'une lenteur désespérante. Totalement décourageant.


Le déclic, il est venu, un jour, d'une prof qui m'a, un jour, asséné : "Il faut que vous appreniez à lire "la Critique de la Raison Pure" en trois heures". Ca m'a d'abord complétement déconcertée et puis j'ai essayé. Et curieusement, ça a marché. J'ai ainsi découvert qu'il fallait d'abord repérer l'architecture générale d'un bouquin et les grandes idées qui le sous-tendent. Et c'est seulement après, dans une seconde lecture, qu'on rentre dans les détails. Je procède désormais toujours comme ça. Je lis d'abord très vite (pour les essais et livres théoriques, pas pour les romans) et, ensuite, plus lentement. Le gain, en temps et en compréhension, est immense.


Je ne suis quand même devenue ni une crack, ni une spécialiste, en philosophie. Ce n'était pas mon objectif et je trouve d'ailleurs toujours un peu ridicules les gens qui ont des passions exclusives. C'était un peu un passe-temps pour moi et j'étais simplement une dilettante sachant faire illusion.


Mais aujourd'hui encore, j'aime bien étudier les vies des philosophes et recueillir des anecdotes à ce sujet. Vous allez me dire que c'est vraiment prendre la philosophie par le petit bout de la lorgnette et que la vie et l'œuvre, l'individu et le système qu'il a construit, ça n'a absolument rien à voir. Je pense tout de même que si, que l'œuvre est bien un prolongement et une expression de la vie, même sous une forme exactement inversée. Kierkegaard, Schopenhauer, Nietzsche, quels grands dingues par exemple ! Leurs vies sont de formidables romans. Ils ont rencontré, tous les trois, des problèmes déchirants avec les femmes: Nietzsche avec Lou Andreas Salomé, Schopenhauer avec sa mère Johanna (romancière à succès et amie de Goethe) et Kierkegaard avec la belle Régina Olsen avec la quelle il s'est conduit de manière ahurissante. Des femmes exceptionnelles avec lesquelles ils ne savaient comment composer.


Mais hormis ces grands originaux, les philosophes qui s'affichent comme absolument normaux m'intéressent pareillement et, peut-être même, encore plus.


Emmanuel Kant, par exemple. Je me suis intéressée à sa vie parce qu'il vivait à Koenigsberg en Prusse, devenue Kaliningrad en Russie. Y a-t-il personne plus normale, plus réglée, que lui ? Tout le contraire d'une vie palpitante, pleine de passions et d'aventures. Un vieux schnock, un raseur, dirait-on aujourd'hui. 

On sait tous que sa vie était réglée comme du papier à musique, avec une folle obsession de l'exactitude horaire. Coucher de bonne heure, lever à 5 heures moins cinq, déjeuner à 12 H 45 et enfin la fameuse promenade de 16 heures, toujours la même, à la quelle il n'aurait dérogé qu'une fois, à l'annonce de la Révolution française.

Il n'a jamais voyagé, ce qui ne l'a pas empêché de s'intéresser aux peuples du monde entier. Et puis, il était très convivial et invitait ses amis, tous les jours, à sa table. Parfois même, il demandait que l'on fasse venir la première personne croisée dans la rue pour manger, échanger, boire. Peu de gens sont capables de faire ça, d'inviter le premier venu.


Il était aussi extrêmement courtois et un peu dandy, habillé avec élégance et recherche. Même s'il s'entourait de femmes, on ne lui connaît cependant aucune relation sentimentale. Et puis, il suivait un régime alimentaire qui, il en était convaincu, lui garantirait une longue vie (il est effectivement mort très âgé pour son époque, à 79 ans).


Sa vie apparaît donc effroyablement monotone et ennuyeuse. Lui-même était cependant entièrement satisfait de son existence, qu'il jugeait pleinement réussie. Ses derniers mots, sur son lit de mort, furent: "C'était bien". Toute sa vie, il s'est en fait montré toujours optimiste, jamais triste, et d'humeur égale.


En fait, on ne peut comprendre Kant et la "bizarrerie" de son comportement que par le véritable culte qu'il vouait à la Raison. Il était convaincu que la Raison allait bientôt nous sortir de l'ignorance, de l'erreur et des préjugés. Un point de vue que l'on ferait bien de revivifier aujourd'hui. Et pour Kant, il fallait d'abord avoir soi-même un comportement entièrement rationnel, une discipline personnelle, y compris dans les détails de la vie quotidienne. Ne jamais se laisser emporter par la passion, les émotions, la négligence, se conformer à des règles strictes de vie, donner, à celle-ci, un ordonnancement. 


Cette attitude culminait avec sa conception de la morale. La morale devait s'en tenir à de grands principes absolus et faire abstraction de tout élément émotionnel, aussi bien de la pitié que de la vengeance. On est donc bien loin de la conception chrétienne, il s'agit plutôt d'une véritable construction juridique tellement implacable que Jacques Lacan a pu comparer Kant et Sade. Ca va en effet jusqu'à poser une terrible question: doit-on s'interdire absolument de mentir même quand on sait que ça peut être nécessaire, que ça peut épargner, sauver la vie de quelqu'un ?



C'était ce qui me plaisait chez Kant et, d'une manière générale, dans la philosophie. On distingue souvent ainsi, chez les étudiants qui s'intéressent à la philosophie, ceux qui cherchent des réponses à des interrogations personnelles et ceux qui ont la passion des systèmes. Je me range, sans hésiter, dans la seconde catégorie: ma petite personne, je m'en fiche un peu. En revanche, j'aime bien les belles mécaniques, les constructions bien huilées.


Ma passion pour Freud s'explique d'ailleurs de la même façon. Je ne peux pas dire que sa lecture m'ait aidée à y voir plus clair en moi-même. Je crois d'ailleurs qu'on est à peu près incapables de s'auto-analyser. En revanche, je suis absolument fascinée par la magnifique architecture de la psychanalyse et sa rigueur mécanique: tout s'enchaîne, tout s'explique logiquement dans l'esprit humain, il n'y a pas d'absurde ou de zone d'ombre.


Freud était, comme Kant, un hyper-rationaliste et il lui ressemblait d'ailleurs sur bien des points. Notamment son comportement en société.


Il est ainsi presque étonnant que celui qui a mis à jour les sombres soubassements de la condition humaine, ses pulsions criminelles, se soit révélé quasi irréprochable dans ses relations avec les autres. Une vie sociale absolument lisse et sans aspérités. Parfaitement poli et courtois, jamais en colère ou abattu, répondant à toutes les sollicitations, bon époux, bon père, à qui on ne connaît aucune aventure extra-conjugale, très sociable, fréquentant les cafés et recevant ses amis. 


Bref un homme modèle à qui ses détracteurs reprochent simplement, parfois, d'avoir une vision un peu trop bourgeoise de la vie et du bonheur. Son seul défaut: il était un très grand fumeur de cigares (20 chaque jour), cela jusqu'à sa mort et en dépit d'un cancer à la mâchoire qui le torturait. Je ne peux même pas imaginer l'épouvantable nausée que me procureraient vingt cigares quotidiens.


J'avoue qu'une vie pareille me fascine. Peut-être parce que je suis, en ce qui me concerne, bien loin d'être exemplaire. Mais j'essaie quand même de m'améliorer, de me contrôler, de me maîtriser, le plus possible. Je veux surtout aller à l'encontre de cette grande injonction contemporaine suivant la quelle il faudrait s'exprimer, "être spontané". Ca explique je sois généralement réservée. Parce que j'estime que la spontanéité, ça n'existe pas en fait. C'est un comportement aussi codé que la maîtrise. On n'affiche jamais une image sincère de soi et Freud le soulignait lui-même: "Ceux qui se présentent comme parfaits portent souvent en eux les pires démons intérieurs". En bref, la duplicité signe la condition humaine. Quitte à mentir, mieux vaut donc le faire sous les abords de la civilité.

Et puis, j'ai tiré de Freud et de la psychanalyse un enseignement essentiel, celui d'une nécessaire réserve. Chacun de nous ne cesse en effet aujourd'hui de faire de la psychologie. On adore même ça et on se déclare tous experts en la matière. On passe au crible toutes les petites qualités et surtout les énormes défauts de ses entourage et on y va tout de suite d'un diagnostic que l'on assène de manière péremptoire, indiscutable. Quant à ceux que l'on perçoit en grande détresse, qui ont peut-être subi une violence, un traumatisme, on déclare tout de suite qu'il faut parler, porter l'affaire sur la place publique. Parler, non seulement ça soulagerait mais, surtout, ça libérerait.


Tous ces "bons conseils" amicaux, toutes ces pressions, injonctions, ces sommations à parler, peuvent aussi être redoutables. Cette attitude, apparemment compatissante, ne relève pas forcément d'intentions bienveillantes mais procède peut-être aussi d'un sinistre effort: celui de rendre l'autre définitivement fou. C'est en effet le meilleur moyen d'enfermer quelqu'un dans son statut de victime, de le figer, à vie, dans le registre de la plainte, de l'infinie rumination.


La parole n'est efficace, rédemptrice, que lorsqu'elle permet de recomposer la logique d'une vie. A cette fin, il faut qu'elle s'inscrive, dans un dialogue et un débat, contradictoire et secret, avec un interlocuteur unique (un analyste). C'est de cette seule manière que l'on parvient à identifier le maillage de son existence et les points de tension qu'elle subit. Rien à voir, donc, avec une exhibition publique. La parole n'est jamais pure, elle n'énonce jamais directement la vérité.


Tableaux de René MAGRITTE, Boris KUSTODIEV, Kuzma PETROV-VODKINE, Martial RAYSSE, Paul DELVAUX, Georgio de CHIRICO, Victor BRAUNER, Billy BRAUER. Photographies de la ville de Koenigsberg (Kaliningrad), de Nietzsche, Paul Rée, Lou Salomé, de Freud et sa mère et avec sa fille Sophie, de Régine Olsen. Images de Schopenhauer avec son caniche (à qui il a légué tout son patrimoine, ce qui était tout à fait inhabituel à son époque. Ca explique, en partie, l'intérêt que porte Michel Houellebecq à Schopenhauer), de Soren KIERKEGAARD.

Mes conseils de lecture:

- Sur Schopenhauer et sur Nietzsche, les meilleurs biographies sont incontestablement celles de Rüdiger SAFRANSKI. Ce ne sont pas des bouquins réservés à des philosophes. Ils offrent surtout un extraordinaire panorama de l'Allemagne au 19ème siècle.

Sur Freud: Elisabeth ROUDINESCO: "Sigmund FREUD en son temps et dans le nôtre". Un portrait très complet de Freud qui évoque ses multiples centres d'intérêt.

- Sur les démêlées de Kierkegaard avec la belle Régine Olsen, je renvoie à un émouvant roman de Claude PUJADE-RENAUD : "Tout dort paisiblement sauf l'amour". On ne peut pas trouver plus beau titre.

- Sur Kant: Arsenij GOULYGA : "Kant, une vie". Une curiosité. C'est un ouvrage des temps soviétiques. C'est peut-être, néanmoins, la meilleure biographie de Kant mais c'est devenu, sans doute, difficile à trouver.

- Sur la ville de Koenigsberg: Jean-Paul KAUFMAN: "Outre-Terre". Un livre qui a pour thème principal la bataille napoléonienne d'Eylau mais qui évoque également, avec une remarquable justesse, la ville de Koenigsberg.

 Je signale enfin, même si cela dépasse les propos de ce post, la parution toute récente d'une remarquable biographie de Leibniz. Un véritable modèle de clarté et de pédagogie. L'auteur en est Michael KEMPE: "Sept jours dans la vie de Leibniz". Leibniz, l'un des grands génies de l'humanité : diplomate, mathématicien historien, romancier, philosophe, ingénieur. Inventeur du système binaire qui régit notre monde numérique. Un bouquin très attrayant qui fait également découvrir le 17ème siècle européen.


2 commentaires:

Richard a dit…

Bonsoir Carmilla

Tous ceux qui errent ne sont pas perdus, et divaguer c’est errer, chercher, revenir sur ses pas, explorer sous toutes ces formes, fouiller dans ses misères, sourire à ses recouvrements, penser être arrivé à destination pour aussitôt repartir vers un inconnu, se tromper et s’en rendre compte par soi-même, ce qui est une grande satisfaction.

Je me doutais bien que vous aviez fait des études en philosophie, vos propos vous trahissaient, et vos lectures vous dévoilaient et vous dévoilent encore plus. Votre univers est beaucoup plus vaste que vous ne laissez croire, cela se sent chez-vous, du moins c’est ainsi que je vous perçoit, tout en ayant beaucoup de mal à croire en votre superficialité. J’affirmerais même, que vous êtes trop sérieuse pour être superficielle. Des fois, il y a des brises de légèretés, mais jamais de tempête, vous êtes trop disciplinée pour vous lancer à l’aventure. Même les meilleures mécaniques peuvent être submergées par les vagues déferlantes. Vous possédez ce don de sentir et connaître la vulnérabilité humaine qui dépasse toutes lectures. Votre regard sur ces humains qu’on appelle philosophes en est un bel exemple. Cette approche comme vous le dites, par le petit bout de la lorgnette, c’est sans doute regarder par la fenêtre avant de frapper à la porte, ce qui est loin d’être inintéressant. Aborder un philosophe se serait comme d’être là au bon moment dans son existence, être prêt à absorber une manière de penser, ce qui n’est pas une question d’âge ou de maturité, mais un état d’esprit qui ne vous touchait pas avant de croiser un personnage énigmatique dont vous aviez entendu le nom. Mais, jamais vous n’aviez osé penser qu’un jour vous plongeriez dans ses écrits. La compréhension vient peut-être avec la maturité. Et pourtant, la plus part des humains craignent la maturité qu’ils marient outrageusement à la vieillesse. Pourtant, cette maturité à quelque chose de rudement séduisant. C’est une vision plus large sur l’horizon de la vie. Pour reprendre vos propos, se sont de belles mécaniques.

Peut-être que la parole n’est jamais pure, elle n’énonce jamais la vérité. Mais qu’est-ce qu’une parole pure? Est-elle une garantie de vérité? Est-ce que tous ces grands penseurs disaient toujours la vérité? Avaient-ils des paroles pures? Je me pose sans cesse ces questions lorsqu’il m’arrive d’ouvrir l’un de leur ouvrage. Quoi que moi et la pureté cela fait deux. Ce qui ne m’empêche pas d’être à la recherche de la vérité. Et si vous me demandez si j’ai trouvé la vérité? Je vous répondrais que je cherche encore.

Merci de votre texte nocturne.

Je passais ici par hasard en écoutant de la musique.

Ce qui est très agréable.

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Attention, je ne suis pas une professionnelle et surtout pas une professeur. Juste une bonne amateur. Je n'aurais vraiment pas la prétention d'enseigner ou de publier un essai philosophique. J'ai simplement lu quelques grands textes et acquis une petite mécanique de pensée, une mécanique qui permet de vous identifier tout de suite.

Je connais surtout Freud en fait et puis quelques allemands, notamment Nietzsche et Schopenhauer. Mais je ne lis plus les grands textes. Je m'intéresse, en réalité, plutôt à leur vie souvent étonnante et significative. Ce n'est peut-être pas très sérieux mais je trouve que cela fait réfléchir.

Et puis, comme vous le dites bien, la compréhension d'un texte philosophique survient parfois plusieurs années après une première lecture, avec une certaine maturité. On croit avoir compris mais on n'a rien compris.

Quant à cette idée de se connaître soi-même, je vous avoue que cela ne fait absolument pas partie de mes préoccupations. On est une énigme pour soi-même et c'est mieux ainsi.

Mais cela, la philosophie, c'est, je le rappelle, très, très loin, de ma vie professionnelle.

Enfin...peut-être pas si loin quand même car comprendre les comptes d'une entreprise ou le fonctionnement global d'une économie, ça suppose une certaine capacité d'abstraction. Dans les deux cas, il s'agit de comprendre une "mécanique". Un certain Emmanuel Macron (auquel je n'ai bien sûr pas la prétention de me comparer) s'est illustré en la matière. D'abord philosophe de bon niveau (auprès d'un penseur dont, je l'avoue, je n'ai pas lu une ligne, Paul Ricoeur, probablement pas ma tasse de thé), il s'est ensuite révélé un très bon banquier, expert en montages financiers.

Bien à vous,

Carmilla