samedi 7 octobre 2023

Mon Vampirisme


Je sais bien que ça peut apparaître kitsch et grotesque que je me présente comme une vampire.

Ca correspond pourtant à quelque chose de fort en moi.


Ca a d'abord trait à mon physique: mon apparence mince et longiligne. Je n'aime pas la matérialité du corps, sa gravité débordante, je préfère me sentir légère et aérienne. Tant pis si je manque de cul et de seins. 


Et c'est aussi la pâleur de mon visage avec de grands yeux empreints de gravité. Et c'est enfin mon mode de vie, mon agitation nocturne.

Je pense ainsi que j'étais absolument crédible quand, adolescente-étudiante, je cultivais, au grand désespoir de ma mère, le look gothique. Du noir jusqu'au bout des lèvres et des ongles, contrastant avec une peau blafarde et plein de bijoux en argent. Aujourd'hui encore, ça ne me déplaît pas de sortir, le soir dans les rues de Paris, attifée de quelques uns de ces oripeaux. Je trouve une nouvelle assurance et j'ai l'impression de renverser la séduction. C'est moi qui deviens la prédatrice et c'est profondément troublant.


Mais surtout, ça a trait à mes origines, l'Europe Centrale. C'est en effet là-bas que le vampirisme a pris naissance. Et c'est une question qui a pas mal agité l'Europe du 18 ème siècle, y compris la France. Marie-Thérèse d'Autriche a même été contrainte de s'occuper sérieusement de cette question. 


L'épidémie de vampirisme, de cas supposés et recensés, elle s'est, en effet, propagée, largement chez moi, durant tout le 18ème siècle. En Hongrie, Moravie, Transylvanie, Ruthénie, Slovaquie, Istrie, Silésie, Dalmatie, Pologne, Russie. 


Ca s'inscrivait d'abord dans un contexte politique particulier totalement oublié à l'Ouest: celui de la poussée continuelle de l'Empire Ottoman  qui avait porté très loin ses frontières, jusqu'au Nord de l'Europe. Les Turcs étaient ainsi aux portes de la Pologne et de l'Empire des Habsbourg. Ma ville de Lviv était elle-même à quelques kilomètres de la frontière au point qu'on dit encore : "On va se promener en Turquie" quand on va se balader à la campagne. Cette proximité des Turcs, c'était évidemment très angoissant d'autant qu'abondaient les récits de leur effroyable cruauté. Le supplice du pal, il était dans tous les esprits de même que les histoires de tous ces gens que l'on enterrait vivants.


Les Turcs, on s'est donc construits un peu par rapport à eux. Il est d'ailleurs significatif et peut-être inquiétant que le Prince Vlad Tepes (1429-1476), surnommé Dracula, demeure célébré en Roumanie. Il est même parfois considéré comme un Prince juste, voire le père de tous les Roumains. Pourtant, on l'appelait aussi "l'empaleur" parce qu'à la violence turque, il répondait par une violence plus grande encore: le Mal guéri par le déchaînement du Mal. Et c'est vrai que des Dracula politiques, des suceurs de sang du peuple, la Roumanie contemporaine, de Ceausescu à aujourd'hui, n'en a pas manqué au cours de ces dernières décennies. 


Quant au vampirisme au 18ème siècle, il se révèle, lui aussi, comme un reflet ou une transposition de la peur de l'ennemi turc. Les vampires deviennent en effet un bouc émissaire des sociétés rurales. Ils permettent d'exorciser l'angoisse et l'effroi suscités par les Ottomans. On se met alors à rencontrer des vampires un peu partout. On n'ose plus trop sortir la nuit. Et quand un proche décède, on n'est jamais absolument sûrs qu'il est complétement mort.


 Alors on se regroupe pour faire la chasse aux vampires. Les populations paysannes pénètrent, en nombre, dans les cimetières, ouvrent les tombes et plantent dans les cadavres fraîchement inhumés un épieu. Ce geste, censé mettre fin au Mal et aux sortilèges, est, bien sûr, une réédition et une conjuration du supplice du pal. Exercer, répéter ce geste, c'est une manière de s'en prémunir et de s'assurer que les morts sont complétement morts. 


Mais la naissance du vampirisme au 18 ème siècle ne s'explique pas seulement par la peur des Turcs. Il est aussi, et peut-être surtout, l'expression d'une révolte contre "le désenchantement du monde". Le 18ème siècle, c'est, en effet, l'extension à toute l'Europe de la modernité. C'est le siècle des Lumières, le triomphe de la pensée rationnelle, la fin des superstitions et de la magie, la naissance de la société productive. Le Christianisme lui-même, qui cohabitait jusqu'alors avec les croyances et rites populaires, s'est profondément rationalisé dans sa confrontation avec le protestantisme.


Mais on ne mesure pas tous les dégâts psychologiques provoqués par cette sécularisation du monde et ce nouveau culte de la raison, de l'utilitarisme et de l'efficacité. On croit qu'on n'a jamais connu autant de bouleversements qu'à notre époque. Mais c'est oublier que la sortie du Moyen-Age, même si elle s'est faite lentement et à des rythmes divers selon les zones géographiques, ça a été un véritable séisme mental. 


Il faut absolument lire l'extraordinaire livre de J. Huizinga: "L'automne du Moyen-Age". Avant la Renaissance, puis le triomphe de la pensée rationnelle et de la société industrielle, le Moyen-Age, c'était d'abord un monde, une culture, où tout était vécu avec davantage d'intensité: les sons, les couleurs, les parfums, les émotions. Les passions, les sentiments étaient exacerbés. On ne cessait de pleurer, de crier, de rire, de se bagarrer. Tout était excessif, passionnel, et se détachait avec un relief extraordinaire. On y éprouvait ce que Huizinga appelle "l'âpre saveur de la vie", sa couleur éclatante. Le Moyen-Age était, à la fois, un monde enchanté, merveilleux, de conte de fées, mais, en même temps, un monde de grande violence et de cruauté indifférente. "Il y avait dans la vie quotidienne une capacité illimitée de passion et de fantaisie".


Cette intensité extrême de la vie au Moyen-Age, elle a été brutalement balayée, effacée, au profit d'une tiédeur généralisée. Tout est devenu fade et aujourd'hui encore, nous baignons dans cette "Grande Tiédeur" du monde de la Raison. Du merveilleux, du magique, de l'irrationnel, il n'y en a plus. Tout est maintenant banal, ordinaire, les choses et les gens. Tout se ressemble et on est tous les mêmes aujourd'hui: paisibles, modérés, mesurés, bref normaux. 

C'est à ce prix qu'on est sortis du Moyen-Age. En Italie, Espagne, France, Allemagne, ça s'est fait beaucoup plus tôt qu'ailleurs. Les vieilles croyances, les superstitions, on les a jetées par dessus bord et le christianisme est devenu une religion rationalisée, institutionnalisée. Ca s'est traduit par l'Inquisition, l'éradication de la magie et une impitoyable chasse aux sorcières. Il y aurait eu dans ces pays, aux 16ème et 17ème siècles, environ 100 000 procès de sorcières et 50 000 exécutions sur un bûcher (des chiffres à rapporter à une population européenne alors estimée à 140 millions d'habitants y compris la Russie).

Quant aux vampires, ils sont en quelque sorte, un siècle plus tard, les successeurs et les frères, en Europe Centrale, des sorcières et des magiciens de l'Ouest de l'Europe. Les derniers suppôts de l'esprit magique du Moyen-Age. Et singulièrement, ils apparaissent dans les confins les plus reculés (proches de la frontière turque) et dans les populations paysannes les moins éduquées; notamment chez ces mauvais chrétiens que sont les orthodoxes que l'on considère toujours comme un peu arriérés. Il faut d'ailleurs préciser que les orthodoxes n'admettent pas l'existence du Purgatoire et leurs morts n'ont donc d'autre solution que de sortir de leur tombeau et d'errer lamentablement sur terre dans l'attente de leur rédemption.

Les penseurs des Lumières (Voltaire notamment) n'auront bien sûr que sarcasmes pour ces superstitions. Et ils gagneront la bataille, bien sûr. Après que Marie-Thérèse d'Autriche ait strictement interdit la profanation de tombes, on n'entendra brusquement plus parler de cas de vampirisme. Plus personne, à partir de cette date (1755), n'osera évoquer la rencontre de vampires sauf à risquer de passer immédiatement pour fou ou simple d'esprit. 


Les vampires se sont donc retirés du monde mais il faut souligner qu'ils revivront d'abord dans la fiction. D'abord littéraire au 19ème siècle: Polidori, Sheridan Le Fanu, Bram Stoker. Puis, le 20ème siècle verra émerger l'écrivaine Ann Rice mais surtout une flopée de réalisations cinématographiques remarquables: "Nosferatu, le vampire" de F.V. Murnau,  "Nosferatu, fantôme de la nuit" de Werner Herzog, "Dracula" de Francis Ford Coppola, "Entretien avec un vampire" de Neil Jordan, "Les prédateurs" de Tony Scott, "La reine des damnés" de Michael Rymer et le trop méconnu "Morse" de Tomas Alfredson. Mes préférés: "Morse" et "Nosferatu, fantôme de la nuit".


Et surtout, les histoires de vampires ont  été remplacées, à partir du 19ème siècle, par une version affadie du mythe (dépourvue notamment de dimension sexuelle):  celle des fantômes et revenants. On peut même parler aujourd'hui de fantômes sans trop faire ricaner. Même le journal "Le Monde", réputé pour son sérieux, a consacré plusieurs enquêtes, cet été, aux maisons hantées. Et puis, on s'intéresse de plus en plus aux zombies ("La nuit des morts-vivants" de Romero) ainsi qu'à la fête d'Halloween.


C'est la preuve que demeure ancré, en chacun de nous, un esprit magique. C'est la preuve surtout qu'on n'admet pas une séparation trop hermétique du monde des vivants et des morts. C'est une espèce de résistance à un puissant mouvement de la modernité : celui qui tend à expulser, éradiquer, la mort de nos sociétés: on ne veut surtout plus la voir. Dehors les vieux, dehors les morts ! A Mort, la Mort ! On n'a pas besoin de ça dans la société marchande. 


C'est au point que, pour plus de commodité et de discrétion, dit-on, presque tout le monde se fait maintenant incinérer. Et on disperse ensuite les cendres un peu n'importe où. Plus de tombes, plus de cimetières. Bientôt, on sera la première société qui, dans l'histoire de la civilisation, aura cessé d'honorer ses morts. Je trouve ça sidérant parce que les tombes, ça avait marqué l'entrée de l'humanité dans l'histoire. Est-ce qu'on vit maintenant dans un grand fantasme anti-spéciste, celui d'un devenir animal ? Le tout récent film de Thomas Cailley, "Le règne animal", vient ainsi de recevoir une critique unanimement élogieuse.


Comme antidote à cette tendance nihiliste et mortifère, je continue de penser que les vampires demeurent l'un des grands mythes de l'humanité. Et d'ailleurs, si personne, bien sûr, n'y croit, tout le monde, néanmoins, s'y intéresse.


Les vampires nous disent, en effet, beaucoup de choses sur la mort et la sexualité. Et ils nous permettent aussi d'entrevoir un monde qui n'est pas encore totalement dominé par la raison et l'esprit de sérieux mais sait également faire place au merveilleux et au désir.


D'abord, les morts reviennent bien sûr ! Souvent, dans mes rêves, mes parents, ma sœur, m'apparaissent. Ils sont en guenilles et dégoulinent de sang. Ils viennent m'accabler de reproches: "Espèce d'écervelée, de tête de linotte ! Tu n'as même pas fait attention, tu n'as pas pris la peine de vérifier, tu t'es dépêchée de refermer notre cercueil alors qu'on était encore vivants!" Alors, ils commencent à reprendre une vie quotidienne auprès de moi sous leur apparence effrayante. Je n'en mène pas large mais ça ne dure pas longtemps et, tout à coup, ils s'écroulent et s'effacent définitivement.


Et puis, il y a l'étrange séduction des vampires, leur forte attraction sexuelle. Est-ce à dire que la mort est sexy ? Peut-être pas ! Plutôt simplement que, dans le désir, dans l'attirance sexuelle, on est disposés à un bouleversement de son identité, une abolition de soi-même et de ses propres limites. Etre amoureux, c'est devenir autre, changer complétement de peau, voire l'arracher entièrement. C'est une "approbation de la vie jusque dans la mort" (Georges Bataille).


Enfin, le vampirisme réveille en nous les peurs ancestrales de l'épidémie et de la contamination. L'angoisse de l'épée de Damoclès qui peut briser notre Destin. Ne l'oublions pas: il y a seulement quelques décennies qu'on s'est délivrés de cette peur. Simplement, le Sida (transmis par le sang) et le Covid ont aujourd'hui remplacé les angoisses de la peste, de la variole et de la tuberculose.


Images de Louis DEGOUVE  de NUNCQUES, TOYEN, Alexander HARRISON, Hans BELLMER, Edvard MUNCH, J.H. FUSSLI, Jean DELVILLE, Jules DELASSUS, Jean-François PORTAEL, Antoine WIERTZ, 

Lectures:

- Je recommande d'abord "L'automne du Moyen-Age" de Huizinga. Un livre extraordinaire paru à Amsterdam en 1919 mais qui n'a pas pris une ride. C'est moins un livre d'histoire qu'un livre d'anthropologie. Il s'attache à décrire les mentalités et les représentations au Moyen-Age, ce que l'on appelle aussi les mœurs et la vision du monde. Ce qui est formidable, c'est que ça nous permet de considérer d'un autre œil la société d'aujourd'hui. Le livre demeure très facile à trouver en poche.

- Il faut également lire "La sorcière" de Jules Michelet, un des très grands bouquins de la la littérature française du 19ème siècle.

- Et évidemment aussi: "Dracula" de Bram STOKER, "Carmilla" de Sheridan Le FANU et "Le vampire" de POLIDORI. Ce sont vraiment d'excellents et merveilleux bouquins.

Et enfin deux récentes et remarquables nouveautés :

- Dana GRIGORCEA: "Ceux qui ne meurent jamais". Un livre écrit en allemand par une jeune femme d'origine roumaine. Un roman sur un Dracula contemporain dans une petite ville des Carpates roumaines. Avec une dimension politique. Un livre qui enchantera tous ceux qui s'intéressent à ce pays magnifique qu'est la Roumanie.

- Dom Augustin CALMET: "Le traité sur les apparitions et les vampires" présenté et édité par Philippe CHARLIER. C'est la réédition d'un livre très curieux, paru en 1746, d'un moine bénédictin érudit. Il recense, dans toute l'Europe, les cas relatés de vampirisme. C'est absolument fascinant même si le moine ne fait guère usage d'esprit critique. A lire absolument par toux ceux qui s'intéressent à la question. La préface de Philippe Charlier est, en sus, très éclairante.

16 commentaires:

Julie a dit…

Bonjour, vampire (mais en mieux) Carmilla.
Quand on TOMBE amoureux, on creuse sa propre tombe...
Un billet noir dont certains images m'horripile, mais sur le fond j'adhère.
Merci d'avoir mis mon pays à l'honneur, même que j'aurais préféré pour d'autres attraits :)
Bien à vous, je ne vous embrasse pas aujourd'hui ; l'odeur de l'ail m'en empêche. Sourire.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Julie,

L'amour et la mort, c'est bien sûr profondément lié.

Les images liées au vampirisme ne sont malheureusement pas gaies.

Auriez-vous des origines roumaines ? Je connais un peu la Roumanie et le pays est magnifique. Je viens de voir au cinéma "N'attendez pas trop la fin du monde" de Radu Jude et c'est excellent. Quant à l'ail, j'aime bien moi-même mais il est vrai que c'est un tue-l'amour.

Bien à vous,

Carmilla

Julie a dit…

Pas que des origines roumaines, je naquit là bas. Puis quittais le pays à vingt-cinq ans.

Carmilla Le Golem a dit…

Formidable,

Je me souviens très bien, outre Bucarest et le Delta du Danube, de Brasov, Sinaia, Sighisoara, des châteaux de Bran et de Peles, de la région des Maramures, des monastères de Bucovine et celui de Snagov. Les grands lieux touristiques, en fait. Et puis, je connais bien sûr, en Ukraine, la très belle ville de Tchernovitz qui était autrefois roumaine.

La campagne roumaine et ses villages sont absolument magnifiques. Quant aux grandes villes, elles ont, généralement, une très belle architecture.

Je crois que la Roumanie change beaucoup en ce moment. On n'en parle guère mais elle devient une base de l'industrie et de l'informatique européennes. La croissance économique y devient très forte.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Anonyme Richard a dit...
Bonsoir Carmilla

Puis-je vous demander de lire ce billet de Françoise Thom sur Desk Russie du 16 septembre 2023

https://desk-russie.eu/2023/09/16/le-deuxieme-front.html

Dites-moi ce que vous en pensez...

Richard St-Laurent

7 octobre 2023 à 03:06
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Bonjour Richard,

Cet article de Françoise Thom est effectivement pertinent et intéressant.

Je crois aussi que la plupart des pays occidentaux ne souhaitent pas une victoire de l'Ukraine. La meilleure preuve, ce sont leurs atermoiements infinis concernant la livraison d'armes. Et puis, on fait de mirifiques annonces mais des livraisons concrètes, il n'y en a guère. Les chars, les missiles, les avions, ils existent surtout sur le papier des promesses. Aux Ukrainiens de se débrouiller avec leur seule infanterie, en progressant pas à pas.

Et puis, il y a aujourd'hui une foule de déclarations ambiguës (USA, Pologne, Slovaquie) qui laissent craindre un prochain lâchage de l'Ukraine. Ca fait le jeu de Poutine qui ne se prive pas de répercuter ce "lâchage" pour démoraliser les Ukrainiens.

Je crois que les Occidentaux s'accommoderaient très bien, en fait, d'un conflit gelé à la manière des deux Corées. Cela parce qu'il ne faudrait surtout pas "humilier la Russie". Comme si on s'était préoccupés de ne pas humilier l'Allemagne en 1945.C'est le résultat d'une longue russophilie alimentée, depuis plusieurs décennies, par les réseaux de propagande. On ne cesse de vanter la grande culture russe comme si elle était un phare de la civilisation. Personne ne s'avise de ce que cette grande culture est souvent constituée de pillages ou d'appropriations abusives et qu'en tout état de cause, elle n'est pas supérieure à celle de la plupart des pays européens.

Les Russes vivent, en fait, dans une surestimation d'eux-mêmes et c'est pourquoi je pense qu'il faudrait, au contraire, humilier les Russes pour leur faire retrouver le sens des réalités.

Mais je doute que les Ukrainiens y parviennent à court terme. D'abord parce qu'on s'en fiche un peu de l'Ukraine. Qu'est-ce que c'est que ce pays ? On n'en connaissait à peu près rien il y a seulement 2 ans. Moi-même, je n'osais rien en dire et évoquais plutôt la Russie.

A certains égards, l'avenir est donc assez sombre pour l'Ukraine. Mais ce que je sais, c'est qu'aucun Ukrainien n'est prêt à céder quoi que ce soit. Les choses sont allées trop loin, les crimes russes ont été trop nombreux. Les Occidentaux qui tablent sur des négociations prochaines de paix à force de lassitude et de démoralisation, se trompent. Tant qu'il n'aura pas été fait Justice et donné réparation, le conflit durera. La Justice, c'est en effet la condition essentielle pour que les Ukrainiens puissent panser leurs traumatismes psychologiques et revivre à peu près normalement. On a voulu les tuer, les éliminer, simplement parce qu'ils étaient Ukrainiens. Comment se remettre de ça ?

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Ce délitement des appuies des alliés face au soutient de l’effort de défense de l’Ukraine, c’est non seulement un manque de solidarité de leur part, mais aussi d’une honte imbuvable. Ce que madame Thom décrit très bien dans son article, je le redoutais depuis le début de ce conflit, et voilà que c’est entrain de se produire. À la longue vivre ainsi dans le doute, c’est épuisant. Ça use les combattants sur le champ de bataille, mine le moral des civils, et provoque un allongement des souffrances. Ce qui souligne les propos de Michel Yakovleff : qu’on a fourni aux ukrainiens juste le nécessaire pour survivre.

L’ouverture du second front que vous avez évoqué à quelques reprises dans vos commentaires, vient peut-être de se concrétiser avec cette attaque du Hamas à l’endroit d’Israël. Ce qui nous renvoie à un certain fournisseur avec qui le Hamas transige : l’Iran, qui fourni aussi les russes et quelques autres entités à travers le monde. Situation qui pourrait provoquer d’autres événements et cristalliser certains blocs. Ce qui peut remettre en question les politiques américaines de désengagements. Ils n’auront peut-être pas le choix de soutenir à la fois l’Ukraine et Israël. Ce qui ressemble à une internalisation du conflit. Tant qu’à la communauté européenne, elle devra tenir compte non seulement des russes, mais aussi du Hamas, ce qui signifie qu’il ne faut pas faire les choses en amateurs. Exit la lassitude. Le désintérêt n’a aucune place. On vient de voir le résultat à Groza. Sous aucune considération nous ne pouvons accepter de tels gestes.

Nous n’avons pas à choisir entre un salaud et un autre salaud, parce qu’un salaud reste un salaud, et lorsque j’entends dire, ou bien que je lis, que Poutine serait le moins pire, j’ai des frissons, parce que c’est déjà le début de la soumission. Pas question sous ces auspices de cesser d’aider l’Ukraine, mais pas juste du bouts des lèvres, de l’aider entièrement et avec confiance. Les livraisons ne suivent pas les grandes annonces. S’ajoute à cela les pertes sur le terrain surtout en hommes compétents. Les Ukrainiens sont en train de l’apprendre à la dure, remplacer des compétences n’est pas toujours facile.

J’avoue que c’est troublant ce qui se déroule sous nos yeux, c’est désagréable et déstabilisant, pourtant nous perdons du temps en nous crêpant le chignon entre alliés. N’oublions pas, que si l’Ukraine perd cette guerre, nous serons tous perdants. À quoi auront servi nos efforts, si c’est pour rentrer à la niche comme un chien battu?

Dans les cas qui nous occupent ici, il est sidérant de constater que l’esprit humain oublie si facilement les causes de son engagement. Ce que vient de nous rappeler madame Françoise Thom par son article.

Merci de votre lecture et de votre commentaire Carmilla

Bonne fin de journée

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Je ne crois pas que ce soit perdu pour l'Ukraine mais ce sera sûrement long. Dans l'immédiat, il semble qu'on marque plutôt une pause pour économiser les vies et dans l'attente de chars et d'avions.

La population ne cédera jamais, n'acceptera jamais de conditions de paix qui ne seraient pas conformes au Droit et à la Justice.

Mais que restera-t-il du pays à l'issue de cette guerre ? Chose extraordinaire et probablement unique: personne n'a idée, aujourd'hui, de la population du pays. Récemment encore, je croyais 50 millions d'habitants. Mais aujourd'hui, on parle plutôt de 40 millions et même de moins de 30 millions vivant à l'intérieur des frontières du pays. Une foule de gens sont partis et il n'est pas sûr qu'ils reviennent. S'y ajoutent les morts et innombrables grands blessés surtout dans la population jeune. Et évidemment, la natalité, déjà très basse, s'est totalement effondrée.

Dans les événements actuels en Israël et le financement du Hamas et du hezbollah libanais, il y a bien sûr la main de l'Iran. Ce qu'il faut espérer, c'est un renversement du pouvoir des mollahs à Téhéran. Parce qu'il faut savoir que la population iranienne désapprouve totalement la politique étrangère des religieux en faveur de groupes terroristes au Moyen-Orient et en soutien militaire à la Russie. Un changement de régime en Iran rebattrait les cartes dans le monde. Malheureusement, les mollahs continuent de pratiquer une terreur implacable dans leur pays. Un seul espoir : la mort, qui ne devrait pas tarder, d'Ali Khamenei, 84 ans, le Guide Spirituel. C'est lui qui a tous les pouvoirs mais, après lui, il n'y a personne et ce sera donc une grande guerre au sommet.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Les vampires de l’est.

Attendre que les événements souhaités se produisent, c’est perdre l’initiative. Dans ce domaine présentement, nous sommes en retards, et attendre la mort de ces mécréants, c’est plus qu’un parie risqué. Nous venons tous de nous faire surprendre par cette attaque du Hamas contre l’Israël. Personne n’avait prévu l’affaire! Hier je vous ai écrit un texte, qui rejoint un texte publié aujourd’hui sur Desk Russie écrit par Jean-Sylvestre Mongrenier, qui se rapproche de mon analyse. Les dangers ne se rapprochent plus, parce que nous sommes au coeur des dangers. Cette attaque d’Israël, ce n’est pas une petite attaque orchestré par l’Iran un des vampires de l’est, c’est une action qui a été délibérément préparé avec soin, en complicité avec l’autre vampire que nous connaissons très bien. Les vampires ont faim. Pourquoi ne pas leur préparer un festin indigeste? Je sais ce que cela implique et ce n’est pas de gaîté de coeur que j’écris ces lignes.

Je vous invite à lire le texte de Mongrenier.

https://desk-russie.eu/2023/10/09/la-reouverture-du-front-hamas-hezbollah-contre-israel.html

Bonne fin de journée Carmilla

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Cet article de J-S. Mongrenier est intéressant mais peut-être un peu spéculatif.

Qu'il y ait un axe Moscou-Damas-Téhéran qui soutient le Hezbollah libanais et le Hamas, on le sait depuis quelques années.

Mais c'est un axe quand même bien vacillant. La Russie est toute entière absorbée par la guerre en Ukraine et n'a plus les moyens de se projeter à l'extérieur (son inertie dans l'affaire arménienne est significative). Le régime iranien est, quant à lui, dans une situation explosive et sa population est tout à fait hostile au régime des mollahs et à sa politique étrangère. Contrairement à ce qu'on croit, les Iraniens aiment, en fait, les Américains, ne sont pas du tout hostiles aux Juifs et se méfient beaucoup des Russes (en raison de l'histoire et des nombreux conflits avec la Russie). Ils n'apprécient guère, non plus, les Arabes dont ils se sentent complétement différents (l'Histoire, là encore).

Tout peut donc bientôt basculer, du moins je l'espère. Mais pour cela, il faut d'abord, bien sûr, continuer de soutenir l'Ukraine. Une défaite de la Russie permettrait probablement de pacifier le Moyen-Orient et de favoriser l'écroulement du régime des mollahs.

Bien à vous,

Carmilla

Anonyme a dit…

Paul

Paul a dit…

Bonsoir Vampire, pour rebondir sur votre dernière référence, cette itw de l'auteur, par François Forestier (obs 1/2): En 1751, paraît le « Traité sur les apparitions », livre qui ressort aujourd’hui avec les commentaires de Philippe Carlier, médecin légiste, archéologue et anthropologue qui examine le mythe persistant du vampire.
Pourquoi rééditer ce livre de 1751 ? Parce qu’il est très contemporain. Moyennant de nombreuses notes et quelques petites modernisations de langage, ce texte est très actuel. La figure du vampire, au XVIIe siècle, est la cristallisation de la peur de l’autre. Dans l’Europe des Lumières, cet autre inquiétant, c’est le Turc, l’Ottoman, qui a une autre religion, qui est barbare, qui vit de l’autre côté du Danube, et qui menace d’envahir l’Occident. Tous ces mauvais morts concentrent cette inquiétude, telle que l’Europe peut avoir maintenant, vis-à-vis des migrants. Chaque période a eu ses épidémies, ses effrois, ses infections. Dans les années 1980, c’était le VIH, par exemple.
Pourquoi, au XVIIIe siècle, cette peur s’est-elle fixée sur les morts ? Il y avait alors beaucoup d’enterrements précipités. Dans cette période où il y a eu pas mal de guerres et de victimes, on a rouvert certains tombeaux, pour des raisons de crise immobilière post-mortem. Faute de place, il fallait récupérer de l’espace sur les cimetières, et en rouvrant certains tombeaux, on s’est aperçu qu’il y a des morts qui n’étaient pas vraiment morts. Un docteur comme Bruhier d’Ablaincourt publie, vers 1750, une « Dissertation sur l’incertitude des signes de la mort, et l’abus des enterrements et embaumements précipités », et a collecté toutes les anecdotes à ce sujet. Au début, on ne se dit pas : « On l’a enterré vivant », on ne doute pas de la science, et on se dit : « Il a été enterré mort, mais c’était un mauvais mort. » Aujourd’hui comme hier, définir la mort n’est pas facile. En salle d’autopsie, où j’officie souvent depuis dix ans, je me suis aperçu qu’on allait autopsier deux personnes vivantes ! L’un était « mort » dans le frigidaire quelques heures avant l’autopsie et un autre qu’on a récupéré dans la housse mortuaire juste avant d’être déposé à la morgue ! La première a fini par mourir d’hypothermie dans la chambre mortuaire, la deuxième avait fait un accident cérébral massif et est morte trois jours plus tard à l’hôpital.
En dehors des peurs de l’époque, n’y a-t-il pas une permanence de la croyance post-mortem dans la religion chrétienne, avant tout ? C’est la survie de l’âme qui importe, pas celle du corps.
Jésus est ressuscité… C’est le seul, avec Lazare. Et c’est pour une durée temporaire, il finit par s’envoler. Et on n’a pas de corps. Lazare, lui, est un homme ressuscité, pas un Fils de Dieu. Et lui, ça dure. Il devient évêque de Marseille dans la Légende dorée, et son crâne est conservé dans l’église de La Major, à proximité du Vieux-Port.

Paul a dit…

Encore moi, la suite et la fin, désolé pour l'indentation, mais le commentaire était trop long.. 2/3..
Cet exemple prouve que cette crainte venue de l’Est était aussi une croyance religieuse… Non. Il ne faut pas mettre dans le même panier les bons morts et les mauvais morts. Les vampires sont des morts qui ne se tiennent pas tranquilles, ils ne sont pas sages. Il faut les imaginer comme étant des sacs de sang qui errent la nuit, mais ils n’ont pas d’âme, pas de sentiment, aucune animation au sens aristotélicien, ils sont dénués de toute intelligence. Rien à voir, donc avec la résurrection. Ils ont encore une petite parcelle de vitalité en eux, mais sans la raison. Juste ce qu’il faut pour bouger, sucer un peu de sang, s’engorger. Ils sont dans un entremonde, qui n’est pas un purgatoire et ils ne sont pas sur le parvis du paradis, mais ont en train de descendre l’escalier des enfers.
Survient Dracula, donc.
Au XIXe siècle, Bram Stoker et d’autres auteurs dits « gothiques » popularisent l’image du vampire. On parle alors de Vlad l’Empaleur, et tous ces auteurs ont donné une allure « sexy » au vampire, d’une certaine manière. Le vampire, c’est celui qui va, avec délectation, planter ses crocs dans le cou d’une jeune fille super belle. C’est un fantasme de « la Jeune Fille et la mort », qu’on retrouve dans l’opéra, la peinture, les pièces de théâtre, etc. Il est vrai qu’on retrouve quelques « proto-vampires » dans l’Antiquité grecque, romaine et dans d’autres civilisations, mais ils n’ont jamais cette présence systématique dont parle Dom Calmet. Au XVIIe et au XVIIIe, ces vampires sont sales, dégoûtants, rustres, qui puent. Les vampires de Bram Stoker sont plus séduisants. Dracula est une figure esthétisée au maximum, jusque dans le film de Coppola, en 1992.
Pourquoi le romantisme s’est-il emparé de la figure du vampire ? A l’époque, la mort est quotidienne, familière. Puis l’hygiène, la médecine s’en mêlent. Et on esthétise la mort. On fait des bagues, des bijoux à partir des ossements, et on récupère des mythes : celui du loup-garou, celui des spectres, celui des zombies. Le vampire, relooké, est désormais un être de sang bleu, un aristocrate, un voïvode élégant, un peu exotique, excitant. Il y a là une inversion complète de tendance, ce qui était repoussant devient attirant. On en arrive presque jusqu’à espérer se faire croquer par lui ! On le voit bien dans « Entretien avec un vampire », d’Anne Rice, ou dans le film qui en a été tiré.
C’était donc une façon de domestiquer le mythe ? Oui. On domestique la mort, le lointain, l’inconnu. Le cinéma s’en est emparé avec appétit…
On pense évidemment à « Nosferatu » de Murnau, en 1922, film extraordinaire que je regarde en boucle, avec cette phrase : « Et quand ils eurent franchi le pont, les fantômes vinrent à leur rencontre. » Sublime ! On peut d’ailleurs mettre en parallèle l’émergence de Nosferatu et celle du nazisme… De nouveau, il y a une transition, là, car ce vampire, personne ne souhaite être mordu par lui. Il est mortifère. La peur rôde, là.
Le vampire, à toute époque, n’est-il pas le reflet des peurs du moment ?
Le vampire, comme le fantôme, porte un témoignage, un message. Selon l’époque chaque fois, il porte une peur et une fascination liée à l’actualité. La question qu’on se pose, c’est : à qui profite le vampire ? Quel est le discours sous-jacent ? Pourquoi cette cristallisation ? Vous dites que l’impératrice d’Autriche a porté le coup de grâce au vampire. Comment ? Avec un pieu ?
Non. Elle a missionné un de ses médecins personnels pour enquêter sur la survie de certains corps. C’est la naissance d’une science moderne. Elle ne voulait pas qu’il y ait de filtre entre la description au tombeau et le rapport qui arrivait à l’université. Elle voulait un seul flux. Elle s’est rendu compte qu’à chaque cas, en général, il y avait une déformation de la réalité. Elle y a mis fin. Il n’y avait pas de phénomène surnaturel, juste le mouvement de la décomposition des corps. La science s’imposait, qui s’opposait au mythe. Les inepties s’effondraient.

Paul a dit…

3/3
Y a-t-il des œuvres essentielles ? Le « Vampire » de Munch, toile de 1895 où on voit un vampire féminin roux, est puissante. Que l’artiste a représenté plusieurs fois. Il y a là un appel à l’amour fusionnel, une façon de se fondre dans l’autre, qui est admirable. Côté livres, il y a le livre de Polidori, proche de Byron, qui a fini le livre entamé par ce dernier, alors que Mary Shelley inventait « Frankenstein ». Le livre de Polidori est très mauvais, mais est bien dans l’esprit du temps. En ce qui concerne le cinéma, en dehors du Murnau, il y a le film de Coppola, déjà cité, et celui de Dreyer, « Vampyr », datant de 1932, d’après un texte de Sheridan Le Fanu. Le vampire, donc, est toujours actuel, en art ? Il est loin d’être mort, en tout cas.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Paul,

Je constate que vous avez une connaissance approfondie du mythe du vampirisme. Connaître Dom Calmet, c'est même être un expert. Je viens seulement de le découvrir.

Le vampire est, en effet, l'un des mythes puissants de l'humanité qui concentre une foule de questions: notre relation avec les morts, la frontière entre la vie et la mort, la définition clinique de la mort, notre rapport aux autres, aux étrangers, aux ennemis, les bons morts et les mauvais morts, notre angoisse face à l'épidémie, la contagion, le lien entre le désir sexuel et la mort; etc...

Je n'ai pas grand chose à ajouter à vos remarques justes et pertinentes. S'il vous arrive d'officier en salle d'autopsie, il m'est arrivé de m'occuper de finances hospitalières et, accessoirement, de morgues hospitalières (c'est l'une des portes de sortie du malade et une morgue, ça se "gère" comme n'importe quel service d'un hôpital). J'ai souvent parlé aux personnels de ces morgues et j'ai toujours été impressionnée par la véritable passion qu'ils portaient à leur travail.

Le mythe du vampire ressurgit parfois dans nos sociétés mais de manière épisodique. La peur du Sida l'a effectivement réactivé dans les années 80-9O. Il y a eu aussi une période récente que je daterais de 2008 à 2013 (je possède un numéro daté de mars 2013 du journal Lire qui consacre tout un dossier au phénomène). Mais je crois qu'en effet on édulcorait le mythe en insistant sur la séduction érotique du vampire. On sombre, en effet, dans une vision grand-guignolesque.

Le problème de l'avenir de ce mythe, c'est que, malgré tout, de moins en moins de gens croient en une vie après la mort. Même les Chrétiens, j'ai l'impression qu'ils n'entretiennent plus beaucoup d'illusions à ce sujet. Et bientôt même, il n'y aura plus de cimetières et on cessera d'honorer ses morts. Notre survie post-mortem, elle sera assurée en téléchargeant les données de son cerveau.

Je n'ai pas vu le film de Dreyer. Quant à Polidori, c'est effectivement décevant mais c'est le premier texte littéraire sur le mythe.

Bien à vous,

Carmilla

Paul a dit…

Bonjour Carmilla,
Je suis désolé de cette 'mystification', je vous ai simplement rapporté (copié/collé) l'interview(itw) de François Forestier (critique cinoche au magazine L'obs dont j'adore le style). Il s'agit donc des propos de l'auteur du livre. Ce ne sont pas les miens, je ne m'amuse pas de vous avoir trompée (induite en erreur, et fourvoyée), je n'ai pas été clair : ce fichu téléphone sur lequel blogspot ne me permet pas des longueurs, etc. Ainsi je retourne vous lire n'ayant pas la possibilité blogspot d'ouvrir une autre fenêtre sans perdre mon commentaire. Désolé pour cette méprise

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Paul,

Pas de problème.

J'étais effectivement impressionnée par la connaissance que vous affichiez du problème.

Mais pourquoi pas ? Vos commentaires précédents n'indiquent pas que vous êtes un ignare, même si Dom Calmet, c'est du très haut niveau et même si j'ai été surprise d'apprendre que vous fréquentiez les salles d'autopsie. Mais qui sait? Je n'ai vraiment aucune raison de vous sous estimer.

Bizarrement, je lis aussi l'Obs et j'ai raté cet interview.

Ce quiproquo est, au total, vraiment amusant.

Bien à vous,

Carmilla