samedi 20 janvier 2024

Culture et Lutte des classes


La lutte des classes, on dit maintenant que c'est du marxisme attardé, que c'est une époque révolue.

La preuve: la classe ouvrière est en forte contraction, elle ne représente plus qu'une petite part (19 % en France) du total des "travailleurs". Ce ne sont donc plus les "rapports de production" qui déterminent la logique des sociétés. Il n'existerait plus qu'un grand ensemble social assez homogène.


Ca semble à peu près vrai, en effet. La grande marche du monde fait qu'aujourd'hui, quoi qu'en disent les sectateurs de Piketty ou d'Oxfam,  toutes les sociétés convergent vers davantage d'égalité économique. C'est particulièrement manifeste en Europe.


Est-ce à dire qu'on vit dans des sociétés de concorde, dépourvues d'affrontements, oppositions ? Est-ce que la barrière ne passe pas plutôt ailleurs, hors du champ purement économique ?


C'est la question que je me posais récemment en consultant la liste annuelle des 50 personnalités préférées des Français. C'est vraiment surprenant. Le champion incontestable, ça demeure Jean-Jacques Goldman (13 titres, dont 7 d'affilée). Peu importe qu'il ne chante plus et vive retiré depuis 20 ans. Vient ensuite toute une flopée de chanteurs et acteurs : Florent Pagny, Omar Sy, Vianney, Soprano, Francis Cabrel, Grand Corps Malade, Dany Boon, Julien Doré, Kad Merad, Jean Reno, Jean Dujardin, Frank Dubosc, Michel Sardou. 


J'avoue que je les connais à peine et qu'aucun ne m'a jamais fait rêver. Que des gens sympas, authentiques et sincères. Tous discrets, évitant de choquer ou de faire la morale. Mais aussi que des hommes, plutôt des "vrais mecs", un peu rigolards et probablement bons vivants. Professant tous des idées généreuses et engagés dans des actions caritatives mais sans appeler à la Révolution. 


Si je prolonge, je trouve, bien classés, deux cuisiniers (Philippe Etchebest et Cyril Lignac), des sportifs (footballeurs et rugbymen) et puis des personnalités du monde médiatique et télévisuel (Stéphane Plaza et Stéphane Bern, deux défenseurs de la propriété immobilière et du Patrimoine).


La première femme, c'est Sophie Marceau (15ème), une actrice populaire de même que Virginie Effira, Josiane Balasko et Valérie Lemercier. Et puis quelques chanteuses: Mylène Farmer, Louane, Vanessa Paradis, Françoise Hardy. Et surtout des personnalités du monde télévisuel: Karine Lemarchand, Evelyne Délhiat, Alexandra Lamy, Mimmie Mathy.


Là encore, je me sens larguée. Et mon trouble s'aggrave quand je consulte le palmarès des 10 écrivains les plus lus par les Français: Guillaume Musso, Joël Dicker, Mélissa Da Costa, Virginie Grimaldi, Marc Lévy, Bernard Werber, Franck Tilliez. J'avoue que je n'en ai lu aucun sauf Pierre Lemaître (que j'ai d'ailleurs trouvé intéressant).


Et l'estocade finale, elle m'est portée quand je consulte le palmarès des plus grosses entrées au cinéma: le premier film que j'ai vu figurant dans le box-office 2023 ne se situe qu'à la 31ème place. Il s'agit d'"Anatomie d'une chute" de Justine Triet qui ne m'a d'ailleurs pas emballée. Et puis, il y a cette grande mode des séries qui se développe sur toutes les plateformes. Mes copains-copines ne me parlent que de ça mais je n'y arrive vraiment pas. Ca m'apparaît bavard, paresseux et puis comment trouver le temps de regarder 10-12 épisodes ?


Curieusement, on ne porte guère attention à ces palmarès. Juste un regard amusé, ça ne serait qu'anecdotique. J'ai plutôt tendance à penser que ça vaut tous les sondages et enquêtes d'opinions réalisés et que ça dresse un tableau assez juste des "mentalités" françaises.


Evidemment, c'est troublant parce que la Grande Culture, celle dont on se targue si souvent en France, elle est complétement absente de ces palmarès. Même pas l'un de nos trois Prix Nobel de littérature toujours vivants, même pas nos médailles Fields en mathématiques (4 médailles d'or pour la France au cours des vingt dernières années), même pas l'une de nos cinéastes Palme d'Or à Cannes (Julia Ducournau et Justine Triet), ni nos grands peintres, ni nos grands musiciens (Messiaen, Xenakis, Boulez, Henry, c'était tout de même quelque chose), ni nos grands metteurs en scène de théâtre.


A la place, ces palmarès établissent plutôt le portrait d'une France culturelle chloroformée, sous-anesthésie. La culture, elle est majoritairement perçue sous l'angle de la détente et du divertissement. On veut simplement "se distraire", s'amuser un peu, de manière entièrement passive. Ca explique qu'on soit friands de grandes productions en streaming qui vont nous transporter dans un monde virtuel et réconfortant. On n'a surtout pas envie de se "prendre la tête", de se remettre en cause. 


Un sondage édifiant, diffusé cette semaine, indiquait ainsi que les Français consacraient plus de 4 heures par jour à regarder des vidéos. On a beau jeu de dénoncer les stupidités des médias. Mais finalement, le formatage de nos cerveaux, on s'y abandonne bien volontiers et même avec délectation.


Et puis, dans ces palmarès, on se montre conservateurs, nostalgiques. On y semble hantés par le "bon vieux temps". Cette époque où les gens étaient, dit-on, polis et bien éduqués. On n'aime donc pas du tout les personnalités "disruptives", mal coiffées. On leur préfère les " belles personnes" selon l'expression aujourd'hui à la mode. Celles qui ressuscitent l'ancienne charité chrétienne mais en l'exhibant (restos du cœur, téléthon, pièces jaunes, concerts). Il est bien sûr interdit de s'interroger sur l'efficacité de ces dispositifs.


Ces belles âmes sont bien sûr adeptes du bien vivre, de la bonne bouffe, des distractions et des loisirs sains. C'est un peu la France du rugby, celle du terroir, des amitiés viriles, des rigolades et du patrimoine.


Pourquoi pas ? Mais la nostalgie, elle est aussi inséparable du déclinisme. Et une nette majorité de Français serait, en effet, persuadée, contre toutes  les évidences et données économiques, que c'était mieux avant et que la France serait en déclin. C'est le fameux pessimisme français, on broie du noir et on essaie de se consoler avec des bluettes.


Et surtout, cette France nostalgique, c'est largement celle que promeut le Front National. Et significativement, son premier bateleur, Jordan Bardella, est le seul homme politique à figurer dans le palmarès. S'agit-il d'un sombre présage ?


Il faut bien le reconnaître, en fait. Les sociétés occidentales sont traversées par une fracture culturelle profonde. C'est, à la fois, une fracture du goût et une fracture des finalités de la culture. C'est la question : la culture pour quoi faire ? Se distraire, s'amuser, ou se remettre en cause pour affronter les dures réalités de la vie ?


Une évidence s'impose aujourd'hui. La grande culture, la culture légitime, celle qui est soutenue par l'Etat, les "masses", le Peuple, s'en détournent largement. 

Ce serait l'émergence d'une nouvelle confrontation liée aux différences d'éducation.


On a complétement occulté le grand bouleversement culturel de ces dernières décennies dans les sociétés démocratiques. Jusqu'à une époque récente, peu de gens avaient fait des études supérieures. Mais on respectait ces quelques privilégiés pour leur culture. On essayait même, tant bien que mal, d'en adapter ou reproduire les codes. Chacun essayait de se constituer une petite bibliothèque, littéraire et musicale, des grands classiques.
 

Aujourd'hui, environ 30% des jeunes générations ont fait des études supérieures, ce qui est considérable et représente toute une nouvelle classe sociale fondée sur le diplôme. Et ce tiers de la population, cette espèce d'élite de masse, il a tendance à vivre ensemble, replié sur lui-même, avec ses propres codes et valeurs. C'est la société des "bobos", pétrie de convictions, d'idées reçues et d'une certaine arrogance.


Mais les "bobos" n'inspirent nullement "les masses" (le peuple). Celles-ci les rejettent voire les détestent, au contraire, et vont puiser ailleurs leurs modèles culturels.


C'est ainsi qu'a pris naissance, dans les sociétés occidentales, une nouvelle confrontation sociale, une nouvelle lutte des classes. Tout s'y joue aujourd'hui non plus sur le plan économique mais sur le plan symbolique. Qu'aimes-tu, que détestes-tu ? Et ce que tu détestes est probablement plus révélateur de toi que ce que tu aimes.


Et ce petit jeu va très loin. Moi-même, j'en ai été, j'en suis, victime. Et c'est vrai que je n'ai pas beaucoup d'estime pour ces élites auto-proclamées qui se croient lucides et raffinées. Il m'est, ainsi, arrivé de me retrouver dans des assemblées d'artistes ou de littéraires. Et j'ai alors dû endurer la moue de dégoût de mes interlocuteurs quand j'ai eu la bêtise de décliner ma profession. Quelle pauvre fille bornée je devais être ! Finalement, on est toujours le beauf ou l'inculte d'un autre.


La lutte des classes sociales est aujourd'hui remplacée par une lutte des classes éducatives. Ca n'augure probablement rien de bon parce que les haines sont fortes et la réconciliation quasi impossible.


Le sociologue Bourdieu à longuement théorisé là-dessus ("L'amour de l'Art", "La distinction"). La classe sociale supérieure n'aurait que des pratiques distinctives, pas seulement dans l'Art et la littérature, mais dans les loisirs, le langage, l'habillement, l'alimentation etc...On cherche sans cesse à se différencier, à affirmer sa prééminence.


Ce n'est pas faux, j'en conviens. Mais quelle conséquence en tirer ? Cela veut-il dire que, pour me rapprocher du peuple,  je dois me commander les œuvres complètes de Guillaume Musso, regarder Michel Drucker à la télé, assister au spectacle du Puy du Fou, m'habiller continuellement d'un jogging et de Nike, passer mes vacances dans un Club Med ? Quoiqu'on en dise, en matière artistique et littéraire, il y a quand même bien des valeurs objectives incontournables. Mireille Matthieu, ce n'est pas La Callas. La culture populaire, c'est aussi un instrument d'aliénation des masses.


Je crois quand même à la Grande Culture, celle qui vous permet de vous arracher à la gangue de vos certitudes et d'affronter la réalité. 


La France s'enorgueillit, certes, de posséder un Ministère de la Culture. Ca signerait son "exception culturelle". Mais c'est vrai que ce joujou ne finance que des projets élitaires qui ne concernent qu'une toute petite fraction de la population (Opéras, Grands Musées et Instituts, Grands Festivals). A se préoccuper davantage des artistes que du public, on renforce finalement une culture de l'entre-soi, celle de "tribus" de professionnels arrogants souvent financés à grands frais.


Favoriser l'accès du peuple à la culture, ça doit être ça la priorité. Mais pas une culture populaire, au rabais, dans la quelle on ne cherche qu'une confirmation de ses certitudes et préjugés. Plutôt une culture qui vous ouvre à l'étrangeté du monde, qui vous conduit à changer de cadre, à vous interroger sur vous-même.


Images de:  Alessandro SICIOLDR, Alan Mac DONALD, Boris IVANOV, Carole SCNEEMANN, Daniel GREENE, Leonora CARRINGTON, Claude CAHUN, Agnès THURNAUER

Mes recommandations de lecture :

- Tiphaine RIVIERE: "La distinction - Librement inspiré du livre de Pierre Bourdieu". Il s'agit d'une BD (mais j'aime bien les BD). Celle-ci est tout à fait remarquable parce qu'elle constitue une juste adaptation, actualisation, du gros bouquin fastidieux de Bourdieu. Celui-ci, paru en 1979, décrit tout de même un monde ancien.

Et aussi quelques bouquins percutants écrits par des femmes:

- Violaine HUISMAN: "Les monuments de Paris". C'est la 3ème enquête familiale de l'écrivaine. Il s'agit, cette fois, de son grand père et de son père. Des gens toujours un peu dingos et iconoclastes comme je les aime. Et puis, c'est une réflexion sur la mémoire personnelle qui s'entrecroise avec l'Histoire. 

- Lina WOLFF: "La prise du diable". Hormis les auteurs de romans policiers, on connaît mal la littérature scandinave. Et pourtant, je vous assure qu'elle déménage. Rien de plus tordu et dérangeant que les bouquins de la Suédoise Lina Wolff. Dans ce livre, elle évoque cette vulnérabilité, en chacun de nous, qui consiste à aimer celui qui veut nous détruire. C'est autre chose que les bavardages moralisateurs actuels sur "l'emprise".

- Gabriele TERGIT: "Les Effinger - Une saga berlinoise". J'en ai déjà parlé mais j'insiste. C'est l'un des bouquins majeurs de la littérature allemande du 20ème siècle. Ca fait plus de 900 pages mais ça se dévore. C'est une révélation, du niveau de Thomas Mann mais avec un point de vue surtout féminin et en développant une galerie de portraits inoubliable. 

Si me lire ne vous déplaît pas trop, vous aimerez forcément ces 3 bouquins ci-dessus.




12 commentaires:

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Voilà un texte solide, franc, réaliste, qui rejoint ce que je penses sur la réalité et la culture.

Je pourrais me demander : Et moi dans tout cela? Je suis où? Certainement pas dans l’élite, ces gens de la haute me déteste, et je ne fais pas parti des admirateurs de Mireille Matthieu, je suis impopulaire, par chance que j’aime ma solitude et surtout ma liberté. Faire ce que je veux quand je veux, sans jamais me prosterner devant aucune classe, devant une seule idée politique.

C’est vrai que c’est désolant ce malaise face à la culture, mais faut-il classer tout cela par groupe, par partie politique, par métier, profession, par vocation? Les gens aiment croire, et lorsqu’ils croient ils sont heureux d’appartenir à un groupe, à une entité, à une religion, ils peuvent suivre le troupeau sans remord. Ils frissonnent lorsqu’il applaudissent en masse devant la médiocrité. Très peu pour moi, merci!

Le sens critique fait partie de la culture, c’est une part de soi-même qu’il ne faut pas gaspiller, qu’il faut cultiver, entretenir, et perfectionner. Pour approcher les humains, il faut être soi, et avoir confiance en soi. La masse peut être protectrice, sécuritaire, mais aussi étouffante comme toutes ces représentations qu’on nous fait passer pour de la culture et qui n’a rien de culturel.

Ce que vous affirmez dans votre texte Carmilla, je le constate en Amérique, aux États-Unis comme au Canada et même au Québec, où l’on désire des ritournelles pas trop compliquées, des opinions de 30 secondes, des livres minces pas trop long à lire, une télévision insipide, des animateurs qui surveillent plus leur chronomètre que leurs propos. Ce n’est pas parce que 30% de la population ont fait des études supérieures, qu’ils sont cultivés, et ça je vous en passe un papier. C’est sans aucun doute un constat douloureux, serions-nous parvenu au meilleur des mondes comme l’écrivait Huxley, pour tant nous avons dépassé largement 1984 d’Orwell, nous croyons à tord que tout est derrière nous. Et ce n’est peut-être que le début de la soumission volontaire. Le début, mais en plein dedans, et pour combien de temps?

Ils sont où les hommes libres capables de prendre et d’assumer des décisions impopulaires?

Cela ne se manifeste pas seulement dans la culture, mais aussi dans les prises de décisions, ça influence les masses à ne pas en faire plus, à s’évacher devant les écrans jusqu’à temps qu’une émission insipide favorise leur sommeil.

Il reste peut-être des bouts de cultures, mais je ne distingue aucune classe, aucune lutte, juste une masse amorphe prêt à la soumission, prêt à se faire installer quelques puces pour augmenter leurs performances. Mais, l’augmentation de la performance ce n’est pas l’intelligence et encore moins celle de la culture.

Merci Carmilla et bonne fin de journée

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Je partage votre perplexité.

On a d'un côté une grande culture de masse, faite de divertissement, et de l'autre une culture des "happy few", d'intellectuels ou plutôt de gens qui se désignent comme tels.

Les deux camps sont pareillement ridicules et, surtout, se détestent cordialement, l'un l'autre.

Je me sens souvent "larguée", du moins complétement étrangère à chacun de ces camps. Je crois que je m'en sors parce que je sélectionne rigoureusement mes centres d'intérêt. Je ne me sens pas tenue d'aller voir le grand film, la grande exposition, de lire le grand bouquin, dont tout le monde parle. J'essaie plutôt de tracer mon petit chemin à ma manière.

Il reste que cette partition des sociétés occidentales en deux classes d'éducation est préoccupante. Et la grande culture de masse est presque effrayante. Que penser d'une société dans la quelle les gens "s'étourdissent" à regarder des vidéos ou à surfer sur les réseaux sociaux ? On prépare un grand bouleversement sociétal et culturel dont on est incapables, aujourd'hui, de prévoir le effets. Ce sera peut-être un nouveau totalitarisme, celui de la société festive, dont Philippe Muray avait tracé les contours.

Quant aux "élites", elles sont effectivement bouffies de suffisance et antipathiques. Leur amour proclamé des "masses" et des classes populaires est à proportion de leur dédain.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Allons-nous être contraint d’affronter ce nouveau totalitarisme?

D’étranges pressentiments m’habitent présentement, des fois je les analyse froidement, en me demandant, si j’ai bien pensé ce que je viens de penser; d’autres fois je les repousse en me disant : non ce n’est pas possible, cette société est meilleure qu’elle ne le laisse paraître; et au final le réalisme impitoyable confirme ce que je viens de constater.

Oui, cette odeur de totalitarisme s’incruste dans nos sociétés, comment ne pas la sentir quand tu vois ces tristes clowns totalitaires prendre le pouvoir dans nombres de pays, alors que la masse en redemande encore. Je dirais que ce totalitarisme touche d’abord la culture. Manipuler les cerveaux, des bonnes pâtes molles afin de toutes les rendre semblables et surtout inconscientes pour les pétrir à souhait.

Est-ce le prélude de ces grandes autodafés pour brûler des livres? On touche à la culture d’abord après on envahit son voisin pour l’exterminer, ou bien on tue les cultivateurs sur place. Comment, ne pas s’empêcher de faire le choix? Toute extermination naît d’une idée. Il suffit juste de l’implanter dans les cerveaux, une fois que cela est parti, ça fonctionne tout seul.

Je le sens surtout dans la baisse de qualité des programmations des radios publiques, ici c’est Radio Canada, ailleurs se sont les radios nationales, et ce n’est pas juste une question d’art, cela se sent aussi dans la publicité qui s’adresse à nous comme si nous étions tous des imbéciles. Et le web n’est pas en reste.

Heureusement que nous avons les livres, et qu’ici nous avons la liberté de lire, du moins pour le moment, parce que la culture soutient la liberté et la démocratie, ce que nous avons tendance à oublier.

Rien n’est jamais totalement acquis, on aurait intérêt à se le rappeler.

Merci Carmilla et bonne fin de journée.

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

C'est en effet une situation très complexe.

D'un côté, en effet, les populations sont globalement plus éduquées et, surtout, disposent d'un accès à l'information considérablement facilité. En quelques clics, je peux savoir à peu près tout ce qui se passe dans le monde. On pourrait donc en déduire que l'humanité s'achemine vers davantage de tolérance et de bien être.

Mais on se rend compte que l'on ne cherche, généralement, qu'une confirmation de ses opinions et préjugés. Ce qui nous dérange, on ne veut pas l'entendre.

Et puis, il y a cette grande culture de masse diffusée par les médias qui est un instrument d'abrutissement redoutable. Si ça peut vous consoler, je peux vous assurer que les chaînes de télévision et de radio françaises sont sans doute aussi nulles qu'au Canada. Une semaine passée à les voir, les écouter, et vous en sortez lessivé, déprimé, complétement normalisé.

L'honnêteté me commande toutefois de préciser qu'il existe tout de même aussi quelques programmes remarquables: une chaîne de TV franco-allemande Arte et quelques émissions sur France Inter, France Culture. Mais leurs audiences sont assez marginales.

Le problème, c'est que la culture est devenue plus élitaire et qu'il existe une profonde fracture du goût entre deux groupes sociaux. Et les haines commencent à être vivaces entre ces deux groupes. D'où la force des mouvements populistes aujourd'hui.

On peut en effet être pessimistes. Et il faut bien aussi constater que le livre semble appelé à disparaître de la liste des produits culturels. Les familles qui ont une bibliothèque, ça devient rare. Et une population qui ne lit plus, qui ne se confronte plus à des textes un peu difficiles, qu'est-ce que ça peut donner à l'avenir ?

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Je crois quand même à la Grande Culture, celle qui vous permet de vous arracher à la gangue de vos certitudes et d'affronter la réalité. 

C'est la question : la culture pour quoi faire ? Se distraire, s'amuser, ou se remettre en cause pour affronter les dures réalités de la vie ?

Vos propos sont à la fois inquiétants, mais aussi rassurants, vos questionnements font plus que souligner la réalité.

Pas question dans ces cas-là de baisser les bras même parce que nos constats sont douloureux. Pour ceux qui en sont conscients ils importent de demeurer vigilent. Ne pas quitter du regard ce réalisme qui ne manquera pas de nous amener quelque part. Mais, ce ne sera peut-être pas la destination désirée, du moins pas celle que nous aurions choisie en toute connaissance de cause.

Lorsqu’un humain éprouve le besoin d’être réconforter dans ces certitudes, qu’il recherche dans la facilité, c’est que ses certitudes sont branlantes et loin d’être solides. Ce qui n’exigera pas une grosse bourrasque pour changer de direction. D’autre part, il est si facile de s’embourber dans ses préjugés. De penser que nous avons définitivement raison, d’être pétrifié dans la boue.

Avons-nous oublié notre vouloir pour forcer le destin.

Avons-nous consacré notre impuissance?

Sommes-nous devenus paresseux?

Je partage avec vous, que nos techniques ne nous ont pas rendu plus vaillant et lucide, pas meilleur que nous l’étions. Simplement, plus inconscients, parce que l’inconscience c’est la route facile, celle qu’on n’est pas obliger d’ouvrir pour la construire. On se pense libre, mais nous sommes incapables de nous impliquer pour défendre cette liberté.

« Augmenter son savoir est un devoir. »
Pline l’Ancien

Merci Carmilla et bonne fin de journée

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Marx disait que la religion était l'opium du peuple.

Les religions, elles n'ont, aujourd'hui, plus beaucoup d'influence dans les pays occidentaux.

Le nouvel opium, plus dangereux parce qu'insidieux, c'est peut-être la grande "culture" du divertissement. Tout est fait pour abrutir les masses, les anesthésier, les empêcher de penser.

Les opinions communes et les préjugés cimentent maintenant les sociétés occidentales.

Etre éduqué, cultivé, ce n'est donc pas reprendre ces opinions communes mais c'est savoir penser par soi-même, indépendamment du qu'en dira-t-on, et se remettre continuellement en cause. Cela réclame effort et audace à rebours de la passivité de la culture du spectacle.

Le risque, c'est d'être emporté, soi-même, par la mégalomanie et l'arrogance et de se détourner du peuple. Une culture d'élites, c'est pareillement dangereux.

Mais tout n'est pas perdu. Il existe encore de nombreux créateurs, artistes et écrivains, singulièrement dans les pays occidentaux.

La difficulté, c'est de parvenir à faire comprendre qu'il existe autre chose qu'une culture du divertissement. Que lire un bouquin, par exemple, peut transformer votre vie, vous rendre plus fort pour l'affronter.

Favoriser l'accès de tous à la vraie culture, c'est cela la grande question. Mais je n'ai personnellement pas la solution.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

L’exemple, donner l’exemple, j’y crois encore. Certaines personnes sont venus tardivement à la culture, et parce qu’ils ont vu quelqu’un lire un livre en silence dans son coin, ou bien entendu une musique étrange, ou bien encore écouté une discussion sur un sujet qu’ils ne l’intéressaient pas. D’abord il y a l’éveil, la prise de conscience, c’est déjà commencer à penser par soi-même, voilà ce qu’il faut décrocher. Ça prend l’étincelle quelque part pour déclencher l’explosion. Peut-on affirmer que l’éveil à la culture est une question de perception? Ce qui nous amène à un étrange sentiment, celle de sentir les choses, ce qui est très éloigné de l’instruction, de l’éducation, et même de la sociabilité familiale. Vous pouvez naître dans un milieu très cultivé et ne jamais arriver à penser par vous-même, à l’extrême, détester la culture pour finalement haïr votre famille.

Nous ne sommes pas toujours conscients de ce que nous dégageons lorsque nos côtoyons d’autres humains. Comment les autres nous perçoivent? Comment nous les influençons? Je reconnais que je ne suis pas champion dans le domaine. C’est peut-être un manque de conscience ou d’attention? Cependant, je suis conscient des éléments déclencheurs, ce que j’ai acquis par l’expérience de la vie. Amener un personne dans un endroit inconnu, faire écouter une certaine musique, assister à un pièce de théâtre, provoquer une discussion intéressante, ce ne sont que des petits moments comme cela qui n’avaient l’air de rien, pourtant cela a bouleversé leur existence, que j’en ai été moi-même étonné. Ce n’était pas toujours volontaire, quoi qu’à certaines occasions c’était même de la provocation. Puis un jour quelqu’un vous révèle : «Tu sais, tu m’a ouvert une porte.» L’important, c’est que cette personne avait fait le restant du chemin. Juste parce qu’il y a eu un moment où l’étincelle a jaillie. C’est un peu comme l’histoire de votre livre Carmilla qui change la vie. C’était juste un élément déclencheur. Il y a eu juste une petite ouverture, une mince possibilité, mais ce fut suffisant.

Fréquemment nous critiquons nos instances gouvernementales, nos institutions de formations, comme nos écoles et nos universités d’en faire trop peu pour promouvoir la culture. Encore une fois, nous nous en remettons à autrui, pour oublier que nous aussi nous sommes des vecteurs de cultures. Chaque individu dégage quelque chose même si nous n’en avons pas conscience.

Vous-même Carmilla vous êtes un vecteur de transmission de la culture avec votre blog, et sans doute sans le savoir, vous ouvrez des portes.

Oui, nous ne sommes pas toujours conscients de ce que nous dégageons.

Bonne fin de journée Carmilla

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

C’est souvent lorsqu’on n’a pas de grande prétention que les événements se produisent, que nous sommes surpris, et qu’on ne l’avait pas pensé ainsi.

Vous êtes un vecteur de transmission de la culture, ne serais-ce que par vos suggestions de lectures, ce qui nous permet de découvrir des ouvrages originaux qui souvent passent inaperçues.

Je suis preneur pour vos trois suggestions de la semaine, car je ne connais pas ces trois auteures, se sera d’autres découvertes intéressantes. Je suis toujours à la recherche de l’inédit. La culture c’est l’exploration de l’inconnu, par le fait même de notre ignorance. Des zones d’ombre qu’il faut dissiper.

S’étourdir dans le dépaysement, ce n’est pas toujours facile, des fois il faut revenir sur ses pas, relire ce que nous avons lu une première fois. Et puis, tout cela fait rêver, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Pour une raison, ou pour une autre, lorsque je suis en attente quelque part, j’ai plaisir à observer les gens, qui deviennent à mes yeux des personnages. Je me livre ainsi à un jeu imaginaire. Mais, la seule fois qu’on se voit nous-même, c’est lorsqu’on passe devant un miroir, on ne se demande pas toujours : qui suis-je? Nous n’avons pas toujours une opinion juste de nous-mêmes. Pourquoi en avoir face aux autres humains?

Votre esprit est aiguisé, vous saisissez rapidement une situation, et l’analyse de tarde pas. Vous ne manquez pas de sujets pour votre missive hebdomadaire. On y retrouve de la substance, du contenu, parfois même si c’est déplaisant, mais on ne peut pas toujours plaire tout le temps. Ce qui risque de se transformer en fausses représentations.

Des espaces comme le vôtre on n’en retrouve pas souvent sur la toile. Ce n’est peut-être pas le nombre de lecteurs qui compte, mais la qualité des lecteurs. Il y a des bons écrivains comme il y a de bons lecteurs. Nous méritons le meilleur, pour ce faire, il faut chercher.

Quel plaisir de découvrir un livre intéressant!

Bonne fin de journée et merci Carmilla

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

Je suis un obsédé de la connaissance, du savoir, des manières de les acquérir. J’aime être entouré de personnes qui partagent leurs connaissances et qui dit connaissances, dit lectures. Je fréquente les bibliothèque publiques, les libraires, et si je provoque une discussion avec des préposés, alors c’est la fêtes, exemple les techniciennes à la bibliothèque municipale, et si la discussion se prolonge, ces personnes risquent de prendre du retard dans leur travail. De même pour les salons du livres, m’accompagner c’est risquer de se coucher tard, parce qu’on est pas sorti de l’auberge.

Cette passion m’a toujours habité et j’espère qu’elle m’habitera jusqu’à la fin de ma vie. Même bambin, j’étais d’une curiosité sans borne, avec cet esprit de découverte, je fouillais partout. Et, un jour, est-ce moi qui s’est accroché à la lecture, ou bien la lecture qui m’a heurté de plein fouet? Je n’en sais rien, mais c’était parti. Le voyage se prolonge encore.

J’imaginais que vous étiez entourée de personnes qui partageaient vos centre d’intérêts. Les lecteurs voraces, d’après mon expérience, sont des êtres condamnés à la solitude. Consolons-nous; grand bien nous fasse. Ce qui nous empêche pas de partager de toutes les manières possibles. Je fais les mêmes constats que vous Carmilla. Les gens n’ont pas le temps de lire, c’est ce qu’ils affirment; je dirais qu’ils ne prennent pas le temps de prendre le temps. Ce qui devient une question d’aménagement.

J’aime être entouré de personnes qui cherchent, qui ont soif de savoir, qui lisent, pour s’extraire de l’univers de la facilité, de s’affranchir de la banalité de la pensée magique, qui se dépassent à chaque jour qu’ils ouvrent les yeux après un sommeil profond. Des personnes qui sont capables de pensées cohérentes.

J’ai de l’admiration pour ceux qui par leur métier sont obligés de faire court, par exemple ceux qui rédigent les instructions sur une petite boîte de médicament. Ils n’ont pas un grand espace, il faut les instructions soient clairs, pertinentes, et cela s’adresse à tous. Idem pour les rédacteurs d’instructions pour les machineries agricoles, ou de n’importe quel équipement, ce qu’on appel les manuelles de l’opérateur. J’aime bien échanger avec les vétérinaires, les biologistes, les agronomes, les mécaniciens, les ingénieurs.

Je n’ai jamais assez de connaissances. Vous m’avez fait découvrir Carmilla, beaucoup d’auteurs, que si je ne vous avait croisé, seraient restés dans l’ombre pour moi. Une belle découverte : Olga Tokarczuk, Les livres de Jakob. Après j’ai voulu en savoir plus de cette dame, alors j’ai tout lu ce qui avait été traduit d’elle en français. En plus de ses histoires, j’y ai trouvé une ferveur! Effectivement, j’ai dans ma mire Gabrielle Tergit, avec Les Effinger.

Merci Carmilla et bonne fin de journée

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Non, je ne peux pas dire que, dans mon entourage, il y ait de grands lecteurs. Il y a cependant quelques exceptions, mais plutôt rares.

Mais il faut bien dire que les journées et les semaines de travail sont très dures et accaparantes dans mon milieu professionnel. On se contente donc d'y lire "Le Monde" et la presse économique et financière. Et puis des ouvrages techniques. Au-delà, pour tenir, chacun cherche sa drogue ou son dérivatif.

Moi, j'arrive à trouver le temps de lire parce que j'ai des horaires nocturnes un peu particuliers et que ma drogue, ce sont les bouquins.

Mais j'ai quand même l'impression que les gens lisent assez peu. Juste quelques "classiques", surtout du 19ème, exclusivement français. Et puis, il est rare de trouver une vraie bibliothèque dans un appartement.

Le livre semble de moins en moins un vecteur de culture. Et si la production littéraire française demeure abondante, j'ai quand même l'impression qu'elle marque sérieusement le pas, elle épouse trop l'air du temps. Deux exceptions cependant, à mes yeux : Mathias Enard et Eric Reinhardt.

Si vous avez lu tout Tokarczuk, félicitations. Je ne l'ai pas fait moi-même (je recommande toutefois son dernier recueil de nouvelles "Jeux de tambours et tambourins").

Vous m'étonnez d'autant plus que sa littérature est tout de même très singulière et imprégnée d'une culture Europe Centrale bien éloignée de l'esprit français.

Quant aux "Effinger", je pense, en effet, que vous apprécierez. Je regrette d'avoir terminé ce bouquin, je m'étais attachée à ses personnages.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla

J’ai toujours été attiré par les peuples qui errent, et les Juifs en sont un vif exemple, comment expliquer ces longues fuitent en avant toujours dans l’incertitude et d’avoir réussi à passer au travers? Voilà qui me fascine. Si j’avais été dans cette réalité, est-ce que j’aurais pu survivre? Ils ne demandaient rien d’autre que de cultiver la terre, vivre en paix, se livrer à leurs petits commerces, pratiquer leur religion. Ce qui n’empêchaient pas les conflits intérieurs. Sur le fond, pourquoi ont-ils été méprisés, humiliés, bafoués? Tout simplement parce qu’on enviaient leurs réussites. Il ne faut pas oublier que se sont des rudes travailleurs mais aussi des personnes ingénieuses. Voilà qui touche à des valeurs universelles. Ils ont été tellement agressés au cours de leur histoire, qu’ils ont finit par comprendre, que s’il fallait survivre à tout prix, ils se devaient avoir un sol en-dessous des pieds et surtout une armée puissante. Ce qui fait que je suis tombé dans Tokarczuk comme lorsque je traverse ma rivière à la nage. Arrive un jour où tu n’as pas d’autre choix que de te défendre.

Ce qui me rappelle que le Conseil Constitutionnel a joué fort du couteau sur cette nouvelle loi de l’immigration. Je pense que cette histoire est loin d’être terminée, il va sûrement y avoir une suite politique, genre règlement ce compte.

Les agriculteurs en Europe manifestent, surtout en Allemagne et en France. Ce qui rappelle que nous avons déjà parlé de ce sujet. Je lisais hier sur le sujet, et c’est exactement ce que nous avons évoqué, ces cultivateurs ne font pas leurs coûts de productions. Dossier épineux pour la Communauté Européenne, la tonne de blé à 210 euros, tu ne vas nulle part avec cela, si non dans le mur. J’ai hâte de voir les résultats de la prochaine élection européenne. Nous pouvons même nous demander, après une pandémie, des guerres, est-ce que nous subirons la famine? Ne pensez pas que je suis pessimiste; je suis juste réaliste. La situation en Amérique du nord et au Canada, s’apparente à celle de l’Europe, même incertitude.

Est-ce que nous sommes dans la perfection des formes imprécises?

Bonne fin de journée Carmilla

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Je m'intéresse évidemment au monde juif parce qu'il a profondément marqué la Galicie. On a oublié que le partage de la Pologne (à la fin du 18ème siècle) a été un drame pour les Juifs. Les Russes (Catherine II), qui n'hébergeaient, jusqu'à cette date, quasiment pas de Juifs, ont en effet créé les effroyables zones de résidence qui ont contribué au développement de l'antisémitisme. Le monde antérieur, évoqué par Olga Tokarczuk, était bien différent.

Quant à la décision du Conseil Constitutionnel en France, elle relève d'une habileté tactique du Gouvernement qui a su manœuvrer, et gruger, la Droite et l'extrême-droite. Mais il y a une telle violence du débat politique en France que je ne sais pas vers quoi nous nous dirigeons. Ou plutôt si: probablement vers un pouvoir de démagogues. Sur ce point, les élections européennes sont quasiment pliées. Je trouve ça hallucinant: on ne cesse de cracher sur l'Europe et les méfaits du marché. On ferait bien de s'interroger aussi sur les raisons qui poussent de nombreux pays (l'Ukraine notamment) ) à rêver d'Europe. Ce n'est pas seulement pour des raisons économiques. C'est aussi pour ses valeurs démocratiques.

S'agissant des problèmes de l'agriculture, il suffit de considérer le niveau actuel des prix pour comprendre qu'un paysan ne peut pas s'en sortir sauf s'il dispose d'une grosse exploitation et fait donc du volume. Je ne suis pas assez compétente pour proposer une solution mais il me semble que les consommateurs ont aussi une responsabilité: ils choisissent systématiquement les produits dont le prix est le plus bas. Ce qui les conduit à privilégier les grandes surfaces, les produits importés et l'alimentation industrielle. Tant pis si c'est généralement infect et, éventuellement, nocif.

Personnellement, j'achète, presque tout, sur les marchés. C'est en apparence plus cher mais ce n'est pas si sûr. C'est, du moins, mangeable, voire bon, et je n'ai pas à en jeter la moitié comme lorsque je fais des courses en supermarché. Mais ce sont peut-être des propos de sale bourgeoise.

Bien à vous,

Carmilla