samedi 21 mai 2011

Quelques miettes de moi



• D’abord un film magnifique : « The tree of life » de Terrence Malick dont je suis, depuis longue date, une inconditionnelle. La plupart des films ne sont pas des films mais plutôt de simples illustrations d’histoires généralement édifiantes. D’écriture proprement cinématographique, il n’y en a pas. Avec Malick, vous redécouvrez des choses essentielles : le cadrage, la composition, la photographie, l’enchaînement visuel, l’imbrication de la voix, de la musique.


On a reproché au film sa religiosité et son mysticisme délirant. Moi aussi, le mysticisme ça m’ennuie profondément mais ce n’est pas ce que j’ai perçu. Au risque de passer pour prétentieuse, pour moi Mallick, c’est du Spinoza. Dieu, le cosmos, la nature, l’homme, tout ça c’est pour rappeler l’ordre commun dans lequel s’inscrit le destin individuel. Nous ne sommes que des individuations d’une substance unique et indivisible. Pas de séparation de la nature et de la culture, l’homme ne bénéficie d’aucun statut d’exception et nous sommes en ce sens proches du papillon, de la fleur, de la pierre parce que nous obéissons à un même déterminisme. Nous ne vivons pas sur une île ou enfermés dans nos frontières, il nous faut sans cesse composer, combiner avec ce qui nous entoure pour conquérir notre individualité.


• DSK : je me sens ridicule d’en parler d’autant que je ne m’intéresse pas à la politique française. Enfin…, ça rejoint ce que j’ai déjà pu écrire sur la nouvelle terreur puritaine dans le prolongement des analyses de Marcela Iacub. La notion de crime sexuel est maintenant acceptée comme une évidence. Pourtant un acte est condamnable, me semble-t-il, parce qu’il est effectué sans le consentement de l’autre et non parce qu’il revêt un caractère sexuel. Cette étrange idée du crime sexuel, que l’on assimile à un crime psychique ( ?), permet de faire de l’agresseur un monstrueux pervers et de justifier des peines extravagantes, plus lourdes que celles du crime physique. Je déteste tout ça d’autant que ça s’accompagne d’une montée du populisme et de la haine.


• Ma boîte va couler. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Enfin…, ça va prendre du temps pour un crack final dans 4 ou 5 ans. On va s’écrouler sous le poids d’un endettement colossal. Curieusement, personne ne perçoit le problème aujourd’hui. Incompétence, aveuglement ? Ce qui est sûr, c’est que personne ne veut en entendre parler et j’ai donc l’impression d’être la seule à savoir, à connaître la réalité, mais sans avoir les moyens d’arrêter le train fou.


• Depuis trois mois, la maladie dont je souffre, depuis quelques années, s’est brutalement aggravée. Je fréquente régulièrement les hôpitaux mais on est hésitant sur le diagnostic. Je prends des médicaments anti-douleur et, certains jours, je suis complètement shootée, mais ça ne donne pas grand chose.


Tout ça devient inquiétant, j’ai du annuler des projets de voyage. Curieusement, ça ne m’angoisse pas excessivement. Mais il est vrai que l’on s’habitue à tout, à la douleur, à la maladie. On recompose simplement ses projets de vie. Et puis, quand survient ce que l’on appréhendait, on n’est pas la même.


Mike WORRALL, peintre anglais surréaliste

2 commentaires:

Olga Kivrina a dit…

Je pense à toi, je te mail ce soir.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Olga et à bientôt.

Carmilla