samedi 29 juin 2019

Mythomanies



Quand je vais à la piscine ou bien au Parc Monceau pour me promener ou courir, je me fais souvent draguer. Mais j'ai une technique efficace: "Y'é souis Oukrrrainiène, y'é parrrleu mal frrrancés" que je dis. En général, on abandonne tout de suite cette pauvre fille sûrement pas très recommandable.


Mais quelquefois aussi, j'écoute ce que l'on me raconte. Et là, au début, ça a été la surprise. Les types qui m'abordent ont tous des activités prestigieuses: cadres dirigeants, PDG, acteurs, producteurs de cinéma, sportifs de haut niveau, écrivains, artistes. C'est vrai que le quartier est bourge mais quand même...


Évidemment, ça ne tient pas très longtemps. Le cadre ou le PDG sont des auto-entrepreneurs, les acteurs ont participé à quelques castings pour des publicités, les producteurs n'ont financé que leurs ébats familiaux sur la fonction video de leur smartphone, les écrivains et les artistes sont en attente perpétuelle d'un éditeur ou d'un acheteur, quant aux grands sportifs, je les ai semés après une ou deux accélérations.


Peut-être que j'encourage ce type d'affabulations parce qu'à l'inverse, j'ai plutôt tendance à me faire passer pour une godiche. Je ne parle jamais ni de mes études ni de ma profession. Je laisse simplement entendre que je travaille dans un vague bureau du genre sinistre de chez sinistre, style la Poste, la sécu ou les impôts.


Mais c'est vrai que la mythomanie est devenue la grande pathologie contemporaine. Ça peut se comprendre: la pression du paraître social est extrêmement forte surtout pour les types; les exclus de la compétition économique le sont aussi de la compétition sexuelle. C'est la grande dissymétrie avec les femmes: on peut encore se contenter de ses fesses pour séduire et un statut professionnel trop éminent constitue même un répulsif.


Mais les choses évoluent et les femmes elles-mêmes rentrent dans le jeu de la pression économique et du mensonge social. La mythomanie et le narcissisme se généralisent.

Cette passion effrayante et dévastatrice me trouble.


Certes, les mythomanes sont d'abord des menteurs. Mais qui ne l'est pas un peu ? Mentir est en effet nécessaire pas seulement pour manipuler les autres mais aussi pour se protéger soi-même, pour préserver son individualité.


On le sait, une société de  sincérité absolue et de transparence totale, où l'on se dirait absolument tout, consacrerait la mort psychique des individus: une société d'imbéciles heureux d'un effroyable ennui. On construit sa personnalité en apprenant à mentir et à manipuler. Un enfant qui ne ment pas, qui n'apprend pas à mentir, devient, adulte, un crétin complet, un ingénu que tout le monde fuit.


Le mensonge et la manipulation signent les comportements sociaux mais aussi la "nature humaine", essentiellement duplice. On peut le déplorer mais je trouve ça aussi rassurant: ça nous prémunit contre les dangers de l'intelligence artificielle et de l'informatisation généralisée. Il y aura toujours une part de nuit et de mystère au sein de la transparence du monde.




Il faut avoir le courage de réhabiliter le mensonge. La vérité est souvent plus destructrice que le mensonge; celui-ci facilite, en fait, souvent les relations sociales.

Mais le mythomane va au-delà du menteur qui continue de maîtriser plus ou moins les choses. Le vrai problème du mythomane, c'est qu'il ne sait plus qu'il ment. Il perd pied dans son identité, il croit lui-même à son personnage et à ses vantardises, il devient prisonnier de la fiction qu'il a créée. C'est pour ça que le mythomane a quelque chose d'émouvant: il y a un côté tragique en lui tant il court aveuglément au-devant de sa propre perte, tant il est d'abord victime de lui-même.


C'est évidemment pitoyable et lamentable. Beaucoup de mythomanes vont jusqu'à s'inventer des maladies graves. Ça en dit long sur le narcissisme exacerbé de nos sociétés mais surtout sur l'insécurité, le manque de confiance en soi et la demande d'amour qu'il génère. Quand on ne sait plus comment séduire, quand on a épuisé tous les mensonges possibles, on a recours à la séduction ultime, celle du mourant. Le narcissisme a un pendant forcément funèbre. La société mythomane n'a d'autre issue que la mort.

Images principalement de la peintre japonaise Chie Yoshii née en 1974 ainsi que de Charles Gates Sheldon (1894 - 1961) et Wladyslaw T. Benda (1873 - 1948).

Sur la mythomanie, il faut évidemment lire le remarquable bouquin d'Emmanuel Carrère: "L'adversaire" mais aussi "La fille à la voiture rouge" de Philippe Vilain (paru en 2017).

Sur le mensonge en général dans la vie, Proust est évidemment indépassable.

23 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Carmilla,

le principal problème que rencontrera le mythomane adulte tient dans le décalage irréductible entre ce qu'il est et ce qu'il affiche au monde, générant insatisfaction, frustration puis aigreur et violence. Et puis, les autres, s'ils sont intelligents et perspicaces, finiront bien par découvrir le pot-aux-roses, et il se découvrira seul au monde, sans l'amour qu'il réclame. Parce que le problème est bien là : tous les maux de ce monde naissent de cette demande permanente d'amour, qui tient alors d'une projection sur le monde de ses invalidités à être juste ce que l'on est.

Pour l'enfant ou l'ado, cela me semble un peu différent, et la mythomanie légère est constitutive de personnalités qui vont pouvoir s'agréger, par adhésion et exclusion. J'ai observé avec infiniment de tendresse ma fille se maquiller en Annah Montana, mon fils être Batman. Et puis ensuite, chacun devient, ou tente de devenir, soi-même.

Mais la société de consommation est fondée sur une immaturité nécessaire au marché qui ne pousse pas à être ce que l'on est, ni même à se demander qui l'on est au monde. J'en veux pour preuve ces gens de ma génération qui ne veulent pas vieillir, que le processus de vieillissement effraie, qui se griment, se mettent à séduire des gamins, deviennent enfin vivants, parlent djeuns, genre t'en ouf ou quoi! MDR
C'est pathétique. La compétition sexuelle existe sûrement, mais d'aucuns auraient grand intérêt à entrer en lucidité et, pour leur sérénité, à passer à autre chose!

Il m'arrive de recourir au mensonge. Je mens quand on me ment. Je contre-manipule le manipulateur depuis toujours et chacun en est quitte pour un retour dans sa demeure. Cela n'entretient pas la relation sociale mais cela me va. Et quand les relations ont la prétention d'être sérieuses, il faut savoir prêcher le faux pour savoir le vrai. Parce que, pour moi, le sérieux implique une intention, donc un engagement respectueux de soi-même et de l'autre. Alors autant savoir à qui j'ai à faire. La duplicité m'emmerde, y compris quand elle me caractérise.

De même, il y a quelques années, alors que je campais en famille, il fallut également mentir sur ma profession. Parce que la dire m'avait conduit à être rangé dans la catégorie des intellos poussiéreux et surtout inaccessibles. Alors je mentis et fut moins, au grand plaisir de mes enfants qui me voyaient prendre l'apéro avec les autres.

Alors, oui, vive le mensonge dans une certaine mesure.

Bonne journée et bon week-end.

Alban

Richard a dit…

Tous les hommes rêvent, mais inégalement. Ceux qui rêvent la nuit dans les recoins poussiéreux de leur esprit s'éveillent au jour pour découvrir que ce n'était que vanité ; mais les rêveurs diurnes sont des hommes dangereux car ils peuvent jouer leur rêve les yeux ouverts, pour le rendre possible. C'est que j'ai fait.

Thomas Edward Lawrence
Les sept piliers de la sagesse
Page-25-et-26-

Bonjour Carmilla

Les sept piliers de la sagesse sont pour la première fois mentionnés dans la Bible, dans le Livre des Proverbes (IX.I)

« La sagesse a bâti une maison : elle a taillé ses sept piliers. »

J'en suis. Je rêve beaucoup autant les yeux fermés que les yeux ouverts. Jouer ses rêves les yeux ouverts tient du grand jeu et surtout de les réaliser. Le danger est beaucoup plus séduisant que la vanité, mais tout aussi destructeur.

Thomas Edward Lawrence a rêvé les yeux ouverts sur une union des tribus arabes au Moyen-Orient de 1916 et 1919 contre les Turcs soutenus par les Allemands.

Cet ouvrage est un grand jeu, mais dans les détails, mêmes les plus intimes, jusqu'au cœur de la trahison. À chaque fois que j'y reviens, j'en suis toujours étonné. Plusieurs ont traité Lawrence de mythomane parce qu'ils étaient jaloux de son existence, de son aventure, c'est à réfléchir sur la nature humaine qui s'affiche tristement.


Je ne suis pas de ceux qu'on peut résumer en trois mots.

Thomas Edward Lawrence

Ici les radis sont succulents, la salade savoureuse, et l'eau de la rivière a 21 degrés très rafraîchissante.

Je vais revenir sur Lawrence, je suis loin d'en avoir terminé.
Bonne journée à vous Carmilla
Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Alban,

Je crois que la personnalité du mythomane est doublement fascinante:

- on comprend mal l'incroyable manque de lucidité du mythomane dont les mensonges énormes sont, un jour, inévitablement dévoilés. Mais il paraît que les mythomanes ne veulent jamais reconnaître leurs mensonges et ils pratiquent alors une surenchère continue: ils inventent des mensonges encore plus énormes. Comment comprendre cette logique ? Est-ce qu'il n'y a pas chez eux un attrait de la perte, de la chute ? Ou bien cherchent-ils à compenser quelque chose, une humiliation, une incertitude ?

- les mythomanes profitent aussi de l'étonnante crédulité de leur entourage. C'est particulièrement évident dans l'affaire du Dr Roman (qui vient d'être libéré) dont la famille n'a jamais rien soupçonné et que son entourage appréciait. On est peut-être tellement flattés de fréquenter des gens prestigieux qu'on évite de se poser des questions.

S'agissant de vos enfants ados, je ne crois vraiment pas qu'ils étaient mythomanes. Il est même bon d'avoir des héros aux quels s'identifier. Moi, j'adorais Madonna, la rebelle.

Et puis quand on est adultes, il est souvent nécessaire de mentir. Je mens personnellement par omission sur mon travail, ma situation professionnelle, parce que cela fausse complétement les relations sociales.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Je dois avouer, à ma grande honte, que je n'ai pas lu "Les 7 piliers de la sagesse". Tout le monde m'a pourtant confirmé que c'était un grand livre. Ma difficulté, c'est que j'ai du mal à adhérer au personnage de Lawrence, trop rigide et trop enfermé dans ses passions à mes yeux. Mais je raconte peut-être des bêtises.

J'ai quand même vu le film de David Lean mais c'était vraiment trop "viril" pour me séduire.

Au début de cette année, cependant, j'ai lu un livre de Jean Rolin ("Crac") qui m'a plu.

Il parle de l'enfance de Lawrence à Dinard en Bretagne (ce qui explique qu'il était excellent francophone) et de ses premiers séjours au Moyen-Orient (sur les territoires actuels d'Israël, du Liban, de la Syrie, de la Jordanie) avec la découverte et l'étude des châteaux des Croisés. Je vous conseille vivement ce livre qui donne une image toute nouvelle de Lawrence.

Je suis étonnée que l'eau de la rivière ait déjà atteint chez vous 21°. Chez nous, la Manche n'est encore qu'à peine à 18°. Quant à ma piscine, elle est maintenant à 29° et je trouve ça tout à fait bien.

Bien à vous,

Carmilla

Richard a dit…

Bonjour Carmilla !

Vous n'avez pas à avoir honte. L'ouvrage juste par sa masse rajoute à la complexité du personnage, qui je vous l'accorde, n'est pas un être facile. La liberté, c'est cela, quelqu'un qui essaie de sortir de ses angoisses, qui fuit son état social, qui émerge et surtout qui s'interroge continuellement. Oui, Lawrence est dérangeant, déstabilisant. C'est mon genre de personnage.

Si je n'avais pas lu grâce à votre suggestion : Le Grand Jeu, je ne pense pas que j'aurais relu : Les sept piliers de la sagesse, cette année. Mais dès que j'eus ouvert Le Grand Jeu, Les sept piliers de la sagesse me sont revenus à l'esprit et plus je progressais dans le livre de Hopkirk, plus je pensais à Lawrence.

Au cours des prochains jours je vais vous laissez quelques citations afin de tenter encore une fois de comprendre ce personnage. Exercice difficile voir périlleux, mais hautement passionnant. Parce qu'au fond, c'est un livre qui dit beaucoup sans tout dévoiler, certains affirment que ce n'est pas une lecture facile. Pourtant, à chaque fois que je traverse ce pavé, ma quête est gratifiante.

Je vous recommande cette lecture. Laissez vous prendre, et si c'est le cas, peut-être y verrez-vous des perspectives qui m'ont échappé ? Tout s'y croise, la géopolitique de la Grande Guerre, des solides analyses des tribus arabes, les rapports de forces dans l'Armée Britannique, quelques chapitres philosophiques passionnants, des notions de géologie, d'archéologie, de botaniques sur les déserts, des exploits d'endurance physiques et psychologiques, et bien sûr des batailles et des massacres, le tout dans une pose qui révèle un grand écrivain.

Ce livre dépasse le film de Lean qui est inspiré de ce récit, on dit bien inspiré.

Je n'ai pas lu le livre de Rolin, mais je connais cette période de Lawrence, c'est surtout l'apprentissage de l'arabe qui va le préparer à son aventure futur.

Tant qu'à la rivière, en juin la température de l'eau grimpe rapidement, mais il ne faut pas comparer la rivière Saint François à La Manche, quoi que 18 degrés c'est beaucoup plus que l'Atlantique à Old Orchard dans le Maine, où on se baigne souvent dans une eau à 10 degrés ! Le 1er juin dernier elle était à 14 degrés dans la rivière Saint François, maintenant, elle dépasse les vingts degrés. Pour un ours de ma nature je la trouve très confortable, moi à 29 degrés je commence à penser à y plonger mes homards !

Bonne journée Carmilla

Richard St-Laurent

Anonyme a dit…

Bonsoir Carmilla,

Fascinant en effet et je me suis passionné pour ces affaires Roman, ou Dupont de Ligonnès et consorts... Oui, fascinant et effrayant sur ce que cela dévoile de la nature humaine!

Pour moi, le mythomane manque d’ancrage et de boussole et le mensonge pathologique s’explique à la fois par l'insatisfaction et par une quête de sens, par un attrait pour l’envol et pour le vide associé dans les phases hautes, et par ce besoin contradictoire de se sentir plein et enraciné dans les phases les plus basses, en particulier alors dans la quête d’être rassuré, aimé et reconnu comme n’étant pas ''rien''. Un grand 8 !

Alors si c'est juste, il compense ce qui n’est pas. Et je crois que sa personnalité est multiple. Il peut fonctionner comme un caméléon exclusivement inscrit dans l’instant. L’histoire d’avant ne le concerne plus précisément parce l’histoire lui fait défaut. Chaque séquence a sa vérité, son coup de coeur, sa rationalité. Et, s’il est ramené à la lucidité, soit au fil du temps qui passe, il déniera avoir menti dans le passé, après moultes accommodements avec ce qui est. Le mythomane est un malin et il sait inscrire dans les fluides de l’autre cette histoire hallucinante qu’il n’a jamais vécu. Evidemment, il choisira des êtres incrédules, de ceux qui font systématiquement confiance, ce qui n'est pas mon cas. Il apparaît heureux et pourtant, il a dû souffrir d’un manque d’attention véritable, ou d’un excès de projection de la part de ses parents, ce qui revient finalement à la même chose. Dans le cas de Roman, c’est flagrant. A la fois ''rien'' et la projection du ''tout''. Une bombe ; et le monastère n’y changera rien.

L’autre alors est tout ce qui doit servir à refléter une image magnifiée et enfin valorisée. Il n'est qu'un objet "d'amour", le personnage d'un récit. Et lorsque la vérité trace sa lumière, il poursuit dans le jeu du masque parce que c’est son seul voyage. C’est ce qui peut le rendre intéressant, dans ce combat contre ce qui est, contre le réel, les chiffres, les dates, les faits. Il ne lui faut pas perdre la face et il rationalise tout pour cela. Et quand le masque brûle, lorsque le voyage dans l’artifice prend ou risque de prendre la lumière, alors tout le monde doit y passer, au moins symboliquement. Chez le mythomane aggravé, la découverte du mensonge est suivie d’une phase d'élimination puis de profonde dépression. Lorsque c’est moins sévère, plus ''humain'', il doit y avoir une phase de honte comme chez tout menteur pris en flag. Je leur espère alors une prise de conscience tellement radicale qu’elle ne peut que faire naître une forme déchirante d’éveil, comme cela arrive à chaque que l’on cesse de se mentir à soi-même. Cela m’est arrivé, même si je ne suis pas un mythomane, même si je voulais être Bernard Hinault et Michel Platini quand j’étais gosse. Et Madonna pour une petite fille, c’est un très bon choix !

Quelque chose me dit pour finir qu’il sait qu’il se fera avoir, et il l’attend au fond de lui-même. Parce qu’il ne peut pas vivre éternellement sur la base d’un mensonge sur soi-même. C’est impossible. Alors il laisse des traces un peu partout, des petits cailloux. Mentir aux autres pour se protéger, protéger les autres, pour être peinards, en fait, et donc pour être fondamentalement soi-même, c’est possible, vivable et souhaitable, mais se mentir… C’est impossible. C’est être mort en vivant !

Bref, j’ai été long, mais le sujet est passionnant !

Belle soirée à vous.

Alban

Richard a dit…

Bonne nuit Carmilla !
« Nous avions toujours du sang sur les mains : on nous en avait donné licence. Blesser, tuer paraissaient douleurs éphémères tant la vie chez nous était brève et douloureuse. La souffrance de vivre si grande que la souffrance du châtiment devait être impitoyable. Nous vivions pour le jour présent et mourions pour lui. Quand il y avait raison et désir de punir, nous écrivions immédiatement notre leçon avec le fusil ou le fouet dans la chair morose de la victime, et l'affaire était sans appel. Le désert ne permettait pas les condamnations lentes et raffinées des tribunaux et des prisons. »

Thomas Edward Lawrence
Les sept piliers de la sagesse
Page 34

Introduction : fondation de la révolte
Chapitre 1

Après quatre pages Lawrence vous averti de quoi sera fait ce récit.

Les nomades ne bâtissent pas de prisons, ne s'enferment pas dans l'administration de la justice.

Il en était de même pour les tribus autochtones en Amérique du Nord lorsque les Européens sont arrivés. Ce qui ne les empêchaient pas autant les nomades arabes que les indiens d'Amérique, non seulement de rendre une certaine justice mais aussi d'exercer une certaine vengeance. Dans ces civilisations le pardon était rare.

Et Lawrence de poursuive :

« Bien sûr, nos récompenses et nos plaisirs nous balayaient aussi soudainement que nos tourments ; mais, pour moi en particulier, ils importaient moins. Les manières bédouines étaient dures même pour ceux qui avaient grandit avec elles et terrible pour les étrangers : une mort dans la vie. »

Les sept piliers de la sagesse
Page 34


Pour faire suite, suggestion de lecture :

Le chemin des âmes de Joseph Boyden

On y retrouve un chapitre de la façon dont on réglait les cas d'anthropophagie dans cette tribu. Ce qui n'est pas très éloigné des propos de Lawrence sur les tribus arables vers 1916.

Richard St-Laurent

Richard a dit…

Bonsoir madame Carmilla !

Quelques racines arabes.

Voici une citation longue mais pleine de bon sens.

« C'était un phénomène naturel, cette montée périodique à des intervalles d'un siècle à peine, de croyance ascétiques en Arabie centrale. Les adorateurs trouvaient toujours les croyances de leurs voisins encombrées de choses inessentielles, qui devenaient impies dans l'imagination brûlante de leurs prédicateurs. Ces croyances n'avaient cessé de se dresser, avaient pris possession des tribus corps et âme, et s'étaient brisées contre les Sémites urbains, hommes de négoce et de concupiscence. Se heurtant au confort de ces possessions, les nouvelles croyances refluaient et passaient comme les marées ou les saisons changeantes, chaque poussée contenant les germes d'une mort précoce dans son excès de rectitude. Elles doivent sans doute sans aucun doute se reproduire aussi longtemps que les causes -soleil, lune, vent, agissant dans le vide des espaces ouverts- agiront sans contrepartie sur les esprits inactifs et indolents des habitants du désert. »

Thomas Edward Lawrence
Les sept piliers de la sagesse
Page 203 et 204.

Les intégristes chez les musulmans arabes ne sont pas une invention nouvelle et contemporaine. Ils existent depuis le Prophète. Ce qui ressemble à un conflit entre libéraux et conservateurs musulmans, entre la ville et le désert, entre le négoce et l'ascétisme.

Paragraphe révélateur entre les Sunnites et les Chiites que j'ai encore bien du mal à m'expliquer.

Ce que je trouve étrange, c'est que je ne m'étais jamais arrêté sur cette réflexion, mais cette fois-ci, elle m'a touchée.

Donc, si on se base sur les propos de Lawrence, nous n'en aurions pas fini avec les conflits à l'intérieur du monde Musulman dans cet univers arabo-persique.

Plus facile de faire passer ce genre de réflexion entre les pages d'un livre, que de la glisser dans un film.

Le livre a encore sa place, voilà qui me rassure.
Bonne nuit Carmilla
Richard St-Laurent

P.S. Merci a Alban pour son texte sur la Mythomanie, je l'ai trouvé très intéressant.

Richard a dit…

Bonsoir madame Carmilla !
Voilà une journée comme je les aime, ciel clair avec quelques petits nuages, vent du nord à 10 nœuds, soleil éclatant, des arbres, des oiseaux, et des jardins qui m'occupent. Le mariage du ravissement et de la plénitude. Qu'est-ce que j'aurais pu demander de plus aujourd'hui ?

Retournons en 1915-1916.

Lawrence savait avant de se lancer dans cette aventure qui allait débuter, qu'il y avait des négociations entre les Britanniques et les Français, les fameuses négociations : Sykes-Picot, sur le partage et l'occupation des territoires arabes, Palestine, Jordanie, Syrie, futur Irak. Il le savait parce qu'il faisait parti du Bureau du renseignement de l'armée Britannique au Caire.

Pourquoi fallait-il unir les tribus arabes ?

Pourquoi fallait-il combattre avec Fayçal ?

Extrait :
« Je me demandais pourquoi Fayçal voulait combattre les Turcs, et pourquoi les Arabes l'aidaient, et je vis que leur but était géographique, expulser le Turc de toutes les terres arabophones en Asie. Leur idéal de liberté dans la paix ne pouvait s'exercer ainsi. À la poursuite de ces conditions idéales, nous pouvions tuer des Turcs, parce qu'ils nous déplaisaient beaucoup ; mais le fait de tuer était un luxe. S'ils partaient, la guerre finirait. Sinon, nous les pousserions à s'en aller, ou essaierions de les chasser. En dernier recours, nous serions contraints d'emprunter le chemin désespéré du sang et des (maximes) de la guerre de meurtre, mais dans des conditions qui nous seraient les moins onéreuses possibles, puisque les Arabes combattaient pour la liberté, et c'était un plaisir que seul pouvait goûter un homme en vie. La postérité était une chose glaciale pour laquelle il était difficile de travailler, quelque fût l'amour qu'un homme pût éprouver à égard de ses propres enfants, ou ceux d'autrui. »

Thomas Edward Lawrence

Les sept piliers de Piliers de la sagesse

Page -267-et 268-

Je vous laisse sur cela pour cette nuit.
Bonne nuit Carmilla

Richard St-Laurent

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Alban,

Je crois que l'on est fascinés par ces personnes, Roman ou Dupont de Ligonnès, non pas parce qu'ils seraient des "monstres" aux quels on serait complétement étrangers mais parce qu'on éprouve, au contraire, une étrange familiarité avec eux.

Est-ce qu'on n'est pas nous-mêmes un peu menteurs et un peu mythomanes ? Est-ce qu'on ne serait pas capables d'aller au-delà, emportés par les circonstances et une espèce de fatalité ?

C'est l'énigme humaine et notre énigme propre. Les "monstres" sont aussi de braves gens.

Pourquoi alors certains perdent-ils toute mesure ? Il y a indubitablement chez les mythomanes la valorisation narcissique et la pression sociale qui exercent des ravages: un grand médecin est tout de même plus séduisant qu'un chômeur, c'est horrible mais c'est ainsi. Mais ce qui est frappant chez eux, c'est qu'ils en viennent à croire à leurs mensonges et qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils se mentent à eux-mêmes.

Quant à vouloir être Platini ou Madonna, je crois que c'est un peu différent. C'est plutôt positif, me semble-t-il, et ça fait plutôt partie de la construction progressive de son identité. On n'a heureusement pas que ses parents comme référence.

Bien à vous,

Carmilla

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Richard,

Il m'est impossible de répondre en détails à vos riches analyses.

Je ne ferai donc part que de quelques interrogations.

Lawrence était incontestablement une personnalité remarquable d'une culture phénoménale: art, littérature, architecture, histoire, langues, religions etc...

Mais comme militaire et politicien, je m'interroge sur le bien fondé de ses interventions.

N'oublions pas qu'il a œuvré à la décomposition de l'Empire Ottoman et qu'il a soutenu, de toutes ses forces, la promotion des nationalismes arabes.

C'était aussi la volonté des Britanniques et des Français et ça a notamment abouti à ces accords Sykes-Picot de 1916 que vous évoquez: un découpage, un bricolage ubuesque, du Moyen-Orient.

Le problème, c'est que depuis plus d'un siècle on vit là-dessus avec des États arabes aux frontières artificielles, hyper nationalistes et se détestant tous cordialement (l'unité arabe n'est pas pour demain).

La "poudrière" du Moyen-Orient, le colonel Lawrence y a donc largement contribué en son temps. Cela aussi, il faut le rappeler. Fallait-il vraiment détruire complétement l'Empire Ottoman, était-ce vraiment le mal absolu et fallait-il encourager, de manière outrancière, les nationalismes arabes ?

Bien à vous,

Carmilla

Anonyme a dit…

Merci Carmilla,

Fascinant en effet sont ces hommes qui paraissent avoir vécu comme de braves types avant le passage à l’acte, la tuerie de masse. Nous sommes tous porteurs de ces ''monstres humains'' en nous-mêmes et la commission de l’irréversible tient sans doute davantage d’une question de degré que de nature. Il y a, chez celui qui déclenche sa haine intérieure de façon si radicale, un rapport à l’inachevé, à l’insatisfaction, à la frustration, et donc au désir, me semble-t-il. Tout éliminer pour pouvoir tout recommencer, pour faire table rase de ce qui est, y compris du mensonge, et partir vers une nouvelle destination. C’est flagrant chez Dupont. Mais le problème c’est que cela ne marche pas tant que l'ancrage n'est pas fiché dans le vrai. Chez les autres on pourra s’accommoder, à l’expérience, de l’insatisfaction et saisir la nature même du désir qui ne peut jamais être satisfait. Alors on le laisse flotter dans son cœur et on est satisfait d’être insatisfait, en quelque sorte.

Oui Merci. Je viens de terminer ‘’La part du héros’’ que j’ai lu d’un trait tant il m’a captivé.

Le livre arpente tous les genres littéraires, de la prose poétique à l’essai, en étant par ailleurs très rigoureux dans ce qu’il offre d’études étymologiques. En amoureux de l’histoire des mots et de la géographie, je fus conquis, moi qui ne connais que si mal la mythologie grecque.

Sur le plan personnel, il m’a percuté et fait écho à mon histoire. Parce que dans la part du héros, il y aussi la part du pleutre, ce qu’elle écrit en filigrane quand elle aborde tout ce qui nous empêche d’agir et l’intérêt, que dis-je, la nécessité du naufrage et de la souffrance pour aimer. J’ai beaucoup appris de cette jeune auteure.

Je vais donc le relire et le recommander à mon tour, et peut-être même l’offrir à celle qui m’a si souvent jeté par-dessus bord. Rires. Nous verrons.

Bien à vous.

Alban

Carmilla Le Golem a dit…

Enchantée, Alban, que le livre d'Andrea Marcolongo vous ait plu.

C'est à la fois original, simple, poétique et profond. C'est aussi une leçon de vie.

Il faut croire que le message de cette femme séduisante a une portée universelle: son livre est un phénomène de librairie dans beaucoup de pays. Elle donne aussi envie d'étudier la Grèce antique (que je ne connais pas non plus).

Quant aux mythomanes, ils sont bien sûr des frustrés et des insatisfaits, les purs produits de la société de consommation.

Bien à vous,

Carmilla

dominique a dit…

Vous me donnez envie de relire "L'Adversaire" dont je ne me souviens pas très bien. Il me semble que le mensonge de JC Romand était un peu gros, et que ses proches se sont laissé tromper parce que c'était trop dur de voir la vérité en face. le mythomane a pour complices ceux qui partagent son délire. A leurs risques et périls.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Dominique,

L'adversaire était en effet un livre remarquable.

Je suis moi-même étonnée par la crédulité et le manque de curiosité de l'entourage de Roman. Il aurait suffi que la femme de Roman consulte les relevés bancaires de son mari pour comprendre qu'il y avait un problème. Ou simplement passer un coup de fil à l'OMS.

Mais peut-être préfère-t-on croire, à tout prix, à une belle histoire. Il est plus confortable de ne pas se poser de questions.

Bien à vous,

Carmilla

Anonyme a dit…

Bonjour Carmilla,
on a retrouvé Dupont en France avec un passeport écossais. Il était semble-t-il protégé par sa mère...
Eliud Kipchoge vient de pulvériser le temps du marathon en 1h59min40'.
21km/h; 2'49 au 1000 de moyenne, un dernier kilo en 2'39!!!
Extraordinaire!
Il était accompagné par des lièvres qui constituent le gratin du demi-fond, du cross et du fond, tous réunis pour couronner le meilleur d'entre tous, le meilleur fondeur de tous les temps : Lagat, Kemboï, Ingebritsen,...
C'est exactement ce que vous disiez ailleurs : la hiérarchie est naturelle et tous se reconnaissent à leur niveau, avec le prince au-dessus de la mêlée. Il en résulte une fraternité sans véritable concurrence et un balai télévisuel qui m'a ému aux larmes (à voir en replay sur l'Equipe 21; c'était à Vienne).
J'espère que vous passez de belles vacances parmi les vôtres.
Bien à vous.
Alban

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Alban,

Je viens en effet d'apprendre l'extraordinaire performance de Kipchoge.

Moins de deux heures sur marathon! C'est une performance extra-terrestre. Moi qui étais fière de réussir à passer la barre des 3 heures, aïe, aïe ! Peu de gens sont déjà simplement capables de courir 1 seul kilomètre à 21 kilomètres/heure.

Effectivement, la hiérarchie en course à pied est incontestable, ce qui empêche les conflits.

Je vais évidemment bien mais je rentre bientôt, vendredi prochain.

Bien à vous,

Carmilla

Anonyme a dit…

Bonjour Carmilla,
je suis ravi d'apprendre que vous allez toujours aussi bien et suis impatient de lire votre billet de retour (prévu pour le 26 si je me souviens bien).
Au passage, je suis navré des erreurs que j'ai glissées dans mon commentaire précédent... (excès d'enthousiasme et défaut de relecture).
Je suis certain que vous avez également suivi la performance de Kosgeï qui porte le record du marathon féminin à ...2h14... c'est juste hallucinant! 3'10 au mille sur 42 bornes à 25 ans. Chapeau bas!
Je me permets également de vous déranger et de vous solliciter car je prépare un voyage de quelques jours en Zélande. Je me souviens que nous avions échangé sur un village magnifique où vous aviez résidé mais je ne retrouve plus cette référence. Auriez-vous la gentillesse de la rappeler à mon cerveau malheureusement vieillissant.
Vous remerciant par avance.
Bien à vous.
Alban

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Alban,

J'ai appris également le nouveau record féminin du marathon en moins de 2 h 15 mns mais on en a beaucoup moins parlé. Les femmes se rapprochent des hommes mais 1/4 d'heure d'écart, ça demeure un abîme.

Pour en revenir à Kipchoge, j'ai calculé (j'espère ne pas me tromper) que 21 kms/heures, ça fait 1 mn 6' sur 400 mètres et 2 mns 50' sur 1 kilomètre. Et bien, beaucoup de gens n'arrivent pas à faire 1 mn 6' sur simplement 400 mètres. Quant à 2 mn 50 ' sur 1 kilomètre, ça devient rare. Et au-delà du kilomètre, c'est impossible de suivre. Veuillez excuser tous ces chiffres qui sont un peu ma marotte.

Je suis en ce moment sur le chemin du retour. Je prends le train depuis Lviv pour rejoindre Cracovie mais je m'arrête en cours de route. J'ai d'abord subi un froid de loup au début de mon séjour mais depuis plus d'une semaine, je n'ai que soleil et chaleur : étonnant !

Quant à la petite ville située à l'Ouest de la Hollande, il s'agit de Delft, célèbre par le peintre Vermeer. C'est charmant et on a l'impression que la ville est demeurée telle qu'elle était au 17 ème siècle.

Bien à vous,

Carmilla

Anonyme a dit…

Bonjour Carmilla,
voilà, c'est Delft, je vais m'y rendre. Merci!
Un coup de froid? c'est ce que vous recherchiez non? vous qui aimez l'automne et le climat continental? Je pensais d'ailleurs que vous commenciez par la Pologne.
A propos du froid en Europe centrale, par association d'idées, et en faisant quelques recherches sur les bisons sauvages d'Europe, j'ai vu qu'il en restait quelques uns entre Pologne et Ukraine, non loin de Cracovie. C'est une région qui m'attire. Comme la Biélorussie. Nous en avions parlé.
Aucun soucis avec les chiffres, pour Kipchoge, c'est aussi 421 cent mètres en 17s... J'ai regardé la course de bout en bout, km par km, et il n'a que très peu varié : de 2'48 à 2'52 au 1000. C'était magnifique?
Quant à Kosgeï, elle aurait remporté le championnat de France masculin de la semaine dernière, loin devant le second. Mais c'est une gazelle!
Bon retour chez vous (vous parlez d'ailleurs de "rentrer", ce qui fait de vous une Française, ou une parisienne ; ici l'Océan verse sa pluie).
Bien à vous.
Alban

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Alban,

Vous ne regretterez pas effectivement la visite de Delft.

Le froid me gêne peu mais, au départ, j'ai regretté de ne pas avoir de vêtements d'hiver (il faisait entre 6° et - 3°). Mais depuis 10 jours, c'est constamment plus de 20 ° avec un ciel sans nuages. C'est tout de même exceptionnel: à la même époque, à mi-octobre, Napoléon avait quitté Moscou dans les conditions météo que l'on sait.

Il existe effet, à cheval sur la Pologne et la Biélorussie, une forêt primitive (la "Bialowieza"), la seule d'Europe paraît-il. La flore y est exceptionnelle. On y a, de plus implanté, des bisons d'Europe (des "zubrs" à l'origine de l'appellation de la célèbre vodka, la "zubrowka" (prononcer joubrouvka en accentuant sur le second ou)). Je n'ai personnellement jamais visité cette forêt (c'est encadré) mais c'est bien sûr une attraction majeure.

Le train, je l'ai pris à l'aller et au retour, ce qui fait que j'ai visité un peu de Pologne à chaque fois. En ce moment, je suis à Cracovie dans un hôtel plein de charme, le "Francuski" dont l'architecture Art déco remonte au début du 20 ème siècle.

Je me sens quand même française aussi : c'est tout de même la langue dans la quelle je suis, de loin, la plus forte. Et puis j'y ai un travail et y suis propriétaire de mon logement.

Bien à vous,

Carmilla

Anonyme a dit…

Bonsoir Carmilla,
ravi d'avoir de vos nouvelles.
Vous êtes au "Francuski". L'hôtel est très beau et vous devez y être bien - mais ils pourraient changer les papiers-peints. Vous allez vous promener dans un cimetière juif et déposer sur une tombe quelque caillou, ou le photographier.
Ou alors faire la fête!
"Bialowieza", le mot est magnifique.
Il reste aussi ici parait-il quelques traces de la frange occidentale de la forêt hercynienne, dont certains espaces de la magnifique forêt de Soignes vers Bruxelles.
Merci pour vos retours qui m'apprennent beaucoup - sauf pour l'herbe de bison qui, quelle que soit la façon dont on la nomme, est imbuvable.
Bien à vous.
Alban

Carmilla Le Golem a dit…

Bonjour Alban,

Oui, le "Francuski" est un peu vieillot mais c'est bien l'ambiance de l'ancienne Autriche-Hongrie.

Le quartier juif de Cracovie et le cimetière (plutôt petit), je connais par cœur et j'en ai vu bien d'autres dans des petites villes où je viens de m'arrêter. En revanche, il y a à Cracovie de nombreux cafés splendides et déroutants. C'est plutôt à ça que je me suis occupée.

Quant à la vodka, je n'en bois pas. On n'imagine pas les dégâts et les drames provoqués par cette boisson, surtout durant la période communiste. Ça explique en partie la faible espérance de vie des Russes. S'y ajoutent bien sûr le tabac et la mauvaise alimentation.

Bien à vous,

Carmilla